En 1970, les Beatles confient à Phil Spector la production de Let It Be, altérant leur vision initiale d’un album épuré. Spector ajoute des orchestrations et modifie les arrangements, provoquant la désapprobation de McCartney. L’album sort avec un film documentaire révélant les tensions du groupe. En 2003, Let It Be… Naked offre une version épurée conforme à leur idée d’origine. La pochette, sombre et divisée, reflète la rupture imminente du groupe.
En Mars 1970, quelques mois après la sortie de Abbey Road, les Beatles font appel au producteur légendaire Phil Spector pour finir le projet d’albumGet Back, maintenant rebaptiséLet It Be. L’album et le film du même nom sortent conjointement le 8 Mai 1970, un mois après la rupture officielle des Beatles.
Spector impose sa vision sur les Beatles, et leur idée initiale d’un album épuré et minimaliste est mise de côté. Il est le créateur d’une formule de production musicale populaire nommée “Wall of Sound”, dont le but est de créer un son dense, texturé et réverbéré grâce à des instruments électriques et acoustiques qui jouent les mêmes notes à l’unisson, auxquels sont ajoutés des arrangements musicaux de grands groupes de musiciens pouvant aller jusqu’à la taille d’un orchestre. Il ajoute aux enregistrements deLet It Be des fioritures orchestrales et chorales de manière excessive, et va même jusqu’à changer les cordes de certaines chansons, ne se contentant pas simplement de remixer l’album. La chanson “All Across the Universe” de John Lennon se voit ajouter des pistes d’un orchestre de trente-cinq personnes, et un chœur de quatorze personnes. “Let It Be” et “The Long and Winding Road”, envisagées comme des simples ballades au piano par McCartney, sont maintenant accompagnées de violoncelles et d’instruments à vent. “The Long and Winding Road” se voit même ajoutée des chœurs féminins. Paul McCartney fait part de ses objections à Allen Klein, le nouveau manager du groupe, demandant que le volume des instruments ajoutés soit diminué, et que celui de l’instrumentation originale des Beatles soit augmenté, mais ses demandes ne sont pas prises en compte. Le produit finalisé est un méli-mélo de l’esthétique “retour aux bases” des Beatles et des maniérismes de Phil Spector.
Selon Jerry Zolten, le travail révolutionnaire de Phil Spector en tant que producteur était parfaitement adapté à ses propres projets, mais pas aux Beatles durant cette période de leur carrière. En 2003, une version remixée et remasterisée de l’album sortira sous le nom deLet It Be…Naked. Le projet sera supervisé par Paul McCartney, qui était particulièrement insatisfait de la production de Phil Spector, jugeant qu’elle ne représentait pas les intentions originales de l’album.Let It Be…Naked présente les chansons “nues”, sans les overdubs et les orchestrations de Spector.
Let It Be sort en conjonction avec le film qui documente l’enregistrement de l’album en 1969, culminant avec le concert présenté sur le toit de l’immeuble des studios Apple. Bien que le film soit considéré comme un documentaire sur la réalisation d’un album, il met en valeur un nombre de conflit entre les Beatles, et les dynamiques du groupe qui mèneront à leur rupture. Le film et l’album révèlent un réel désenchantement, et un manque d’unité et d’optimisme au sein du groupe. Les Beatles gagneront néanmoins l’Oscar de la meilleure musique de film pourLet It Be.
La pochette de l’album est encore une fois conçue par John Kosh. La première édition de l’album en Grande-Bretagne est un coffret luxueux qui comprend le disque dans une pochette ainsi qu’un livre à papier brillant de 160 pages, dans lequel se trouvent des images et des citations du film. Quelques mois plus tard, la deuxième édition de l’album est lancée sans le coffret et le livre, comprenant uniquement le disque et sa pochette.
La pochette présente quatre portraits des Beatles photographiés par Ethan Russell, ornés d’une bordure noire, avec le titre de l’album. Comme pourAbbey Road, Kosh choisit de ne pas inscrire le nom du groupe. Les portraits présentent les Beatles explicitement comme quatre individus séparés, avec des ambitions, opinions, et trajectoires différentes, un choix esthétique qui reflète fidèlement l’ambiance aigrie et conflictuelle qui caractérise la dynamique du groupe lors de la création de l’album. Beaucoup de critiques ont vu “le design sombre et noir comme un choix approprié pour le dernier album des Beatles”. Le désenchantement des Beatles avec leur propre album et le manque de contrôle qu’ils exercent sur leurs propres chansons se traduit visuellement, avec leur manque de contrôle sur la direction artistique de la pochette de Let It Be.
Après les innovations impressionnantes et influentes des albums précédents, la pochette de Let It Be retourne aux conventions de la “pochette de la personnalité” qui caractérise les premiers disques des Beatles. L’auteur Mike Evans observe que “le design de la pochette avait peu à offrir”. Bien qu’elle ne présente pas un concept particulier comme les autres pochettes de cette période, la pochette deLet It Be s’inscrit dans l’esprit de simplicité qui marque cette phase de la carrière des Beatles en retournant à la “pochette de la personnalité”. Cependant, il existe une différence essentielle entre les pochettes de la personnalité de l’ère de la Beatlemania et la pochette deLet It Be: tandis que les premières pochettes proposent une photographie unique qui présente le groupe comme une seule et unique personnalité, la pochette deLet It Be semble être une juxtaposition de quatre pochettes de personnalités différentes, présentant chacune un artiste indépendant. En effet, il n’est pas difficile d’imaginer chaque image comme une pochette individuelle pour chacun des musiciens. Les tensions entre les Beatles et leur individualisme grandissant est inévitablement reflété dans cette pochette. Cet individualisme est accentuée par les différences marquées entre les quatre photographies : comme les portraits inclus dans le White Album, les quatre portraits deLet It Be présentent les Beatles sous des angles différents et avec des identités distinctes, renforçant visuellement leurs divergences.
Selon Hamelman, pour apprécier les albums des Beatles de 1969 – Abbey Road et Let It Be– il est nécessaire de les envisager en relation avec les esthétiques modernes et post-modernes. Son analyse est pertinente dans le cadre de cette recherche car elle s’applique également aux pochettes de disque de ces deux albums. D’après les théoriciens du mouvement littéraire formaliste de la Nouvelle Critique ouNew Criticism dans les années 1940, il était erroné de lire une intention d’auteur dans les travaux d’art littéraire. Les structuralistes et poststructuralistes des années 1960 à 1980 adoptent cette maxime du “sophisme intentionnel” – qui soutient que personne est entièrement conscient des intentions de l’auteur y compris l’auteur lui-même, c’est pourquoi dans l’acte de l’interprétation, toute intention doit être ignorée – et la poussent à l’extrême. Ils argumentent que l’existence d’un auteur autonome aux commandes absolues des signifiants (les vers d’un poème, les notations musicales, les coups de pinceau d’une peinture) qui composent un texte est un postulat de l’idéologie humaniste. Malgré la montée des théories basées sur la multiculture, la politique et le contexte dans les années 1990, l’héritage du formalisme, du structuralisme, et du poststructuralisme persiste suffisamment pour embrouiller les critiques qui souhaitent établir des correspondances définitives entre un texte donné et les détails de la vie du créateur au moment de la composition du texte.
Pour Hamelman, la musique des Beatles en 1969 brise l’argument de la Nouvelle Critique qui soutient que les intentions privées n’importent pas dans l’analyse des textes rendus publics, et rend indéfendable tout argument que “l’Auteur est mort”. En effet, Hamelman soutient que toute discussion intelligente de Abbey Road et Let It Be ne peut se faire sans prendre en considération le contexte et le fond biographique qui ont déterminé leur création. Les chansons de ces deux disques éclairent les affaires personnelles des Beatles d’une manière que les albums précédents ne font pas. Peu de chansons du groupe en 1969 manquent de connotations ou références biographiques, par conséquent leur critique est obligée de se débarrasser des préceptes de l’esthétique postmoderne. Il en est de même pour la critique des pochettes produites lors de cette année. Jusqu’en 1968, les pochettes des Beatles reflétaient des concepts et des contextes qui peuvent être considérés dans une certaine mesure comme universels. Ceci est notamment le cas dans la période psychédélique, ou les chansons et les images produites par les Beatles s’inscrivent dans l’ère du temps et reflètent des valeurs partagées par une contreculture très large. Dans ce contexte, l’idée de la “Mort de l’Auteur” peut s’appliquer aux pochettes psychédéliques des Beatles, car l’évaluation de ces pochettes appartient au public, à la contreculture. De même, les pochettes de la Beatlemania reflètent l’idée de la “Mort de l’Auteur” car l’intention des Beatles n’existe pas dans les images, qui sont façonnées pour être consommées par le public, et c’est l’interprétation que le public fait de ces images qui domine l’intention de l’artiste. En revanche, la musique et les pochettes de Abbey Road et Let It Be reflètent des idées davantage individuelles et personnelles, qui sont indissociables des intentions des Beatles eux-mêmes et du contexte biographique qui articule leur création musicale et visuelle durant cette période. Cette tendance individualiste à la fin de la carrière des Beatles–et des années soixante plus généralement–annonce l’avènement de la “culture du narcissisme” qui dominera les années soixante-dix, la “décennie du moi”.
Contrairement aux pochettes psychédéliques des Beatles, les quatre pochettes de leur période post-psychédelique ne présentent aucune unité esthétique et sont très différentes les unes des autres. Malgré cette apparence inconsistante, elles ont cependant un point commun qui définit l’esthétique des pochettes de cette période : elles évoquent toutes une rupture avec l’esthétique extravagante du psychédélisme en adoptant une simplicité visuelle, qui reflète leur nouvelle approche musicale consistant à abandonner les artifices du psychédélisme et retourner aux bases du rock n’ roll. Le White Album parvient à cette simplicité en dépouillant la pochette de tout élément graphique et en présentant une pochette blanche ou “vide”.Get Backaccomplit ce but en évoquant le passé, un temps plus simple sans artifices. Abbey Road atteint cet objectif en présentant une photographie simple et ordinaire qui s’inscrit dans la réalité des londoniens et reflète leur culture et leur quotidien. Enfin,Let It Be accomplit cette tâche en revisitant les conventions esthétiques de la pochette traditionnelle de la personnalité. Cependant, cette esthétique simplifiée est également profondément fragmentaire, car les tensions qui émergent au sein du groupe – qui provoquent une tendance de plus en plus individualiste et qui mèneront finalement à la rupture du groupe – sont inévitablement reflétées dans le graphisme des pochettes.
Conclusion
En analysant les pochettes de disques des Beatles tout au long de leur carrière, cette recherche a tenté de mettre en évidence l’évolution des correspondances entre la musique des Beatles et leur image, tout en plaçant les albums et les pochettes dans les contextes sociaux et culturels qui ont façonné à la fois l’esthétique musicale des albums et l’esthétique visuelle de leurs pochettes. La recherche met en évidence que la transformation des Beatles de “moptops divertissants en artistes visionnaires”d’un point de vue musical s’est accompagnée par leur transformation en véritables artistes visuels qui contrôlent et créent leurs propres images. Leur création d’une musique de plus en plus innovante, élaborée, riche, et complexe, s’accompagne d’un intérêt de plus en plus important pour le médium de la pochette de disque, qui devient partie intégrante de leur processus créatif et auquel ils apportent des révolutions esthétiques. En plus de refléter les évolutions musicales des albums, les pochettes des Beatles fonctionnent comme des “panneaux indicateurs de la décennie dynamique”. Les périodes et les évènements entre 1963 et 1970 peuvent être rappelés en référence aux pochettes des albums des Beatles, qui constituent des points de repères aussi clairs que leur musique.
Durant la première période de leur carrière, les pochettes des Beatles adhèrent fortement aux conventions de l’industrie de la musique populaire, qui prônait les “pochettes de la personnalité” et le “culte du costume”. Les images du groupe sont fortement standardisées, et sont utilisées comme des images purement publicitaires, dont le but est de commercialiser le “produit” de consommation que constitue les Beatles. Malgré l’apparition de certaines innovations visuelles grâce à leur collaboration avec le photographe Robert Freeman sur les pochettes de With The Beatles et A Hard Day’s Night, celles-ci demeurent profondément traditionnelles et standardisées. Au début de leur carrière, les Beatles, leurs chansons et leurs pochettes, reflètent parfaitement leur époque, caractérisée par un engouement consumériste, ainsi qu’une instantanéité et un enthousiasme véhiculés par une musique adolescente aux paroles insouciantes.
La phase de transition des Beatles est marquée par leur immersion dans la marijuana, qui affecte profondément leur musique et les paroles de leurs chansons, ainsi que l’imagerie qui leur sera associée. Leur expérimentation musicale et thématique, sans définir un style particulier, s’accompagne d’une exploration visuelle qui met en évidence un intérêt de plus en plus marqué pour la création des pochettes. Un mouvement vers une musique plus sophistiquée – caractérisée par des paroles plus matures et introspectives, des influences musicales plus diversifiées, et des expérimentations technologiques de plus en plus importantes – se traduit visuellement, avec la volonté du groupe de contrôler son image, qu’il souhaite modifier pour montrer un côté artistique plus sérieux. C’est avec la pochette de Rubber Soul que les Beatles affirment leur volonté de faire des pochettes de leurs albums le reflet de leur musique et de leur philosophie, et d’établir un lien profond entre le contenu musical de l’album et la pochette. En se transformant progressivement en créateurs au sein du studio, les Beatles prennent davantage le contrôle sur leur propre image, reconnaissant son pouvoir communicatif.
Leur décision de mettre fin aux tournées et leur immersion dans la contreculture et les drogues psychotropes marque le début de la période psychédélique des Beatles, dans laquelle leur musique et leur création visuelle connaissent une révolution esthétique. Les changements sociaux et culturels majeurs qui rythment cette période se manifestent très clairement dans les disques et les pochettes psychédéliques des Beatles. Cependant, celles-ci ne sont pas simplement un reflet des changements culturels et sociaux de cette période, mais parviennent également à établir une correspondance musicale et visuelle profonde : les innovations techniques qu’entreprennent les Beatles au sein du studio d’enregistrement, ainsi que les évolution musicales et thématiques de leurs albums psychédéliques, se traduisent dans la complexité de leurs pochettes qui empruntent les langages visuels de plusieurs mouvements d’art contemporain. La collaboration des Beatles avec des artistes des beaux-arts tels que l’artiste pop Peter Blake met en évidence leur volonté de faire de leurs pochettes des œuvres d’art visuel, ce qui reflète leur nouvelle approche à la création de leurs chansons, qu’ils hissent au statut d’œuvres d’art en les libérant des conventions de la pop. Ils explorent de nombreuses techniques artistiques comme le collage, l’illustration, l’installation, le dessin animé, la bande dessinée, la photographie, et les expérimentations typographiques. Durant leur période psychédélique, les Beatles transforment le statut de la pochette de disque au sein de leur processus créatif, en lui donnant une place de plus en plus importante.
Avec Sgt. Pepper, ils poussent l’importance culturelle de la musique populaire à un niveau exceptionnel, tout en révolutionnant l’art de la pochette de disque.
Suite aux troubles sociaux qui agiteront l’année 1968, une ombre de pessimisme met fin à l’illusion psychédélique et provoque un mouvement vers une vision plus réaliste. Les artifices du psychédélisme, tant dans la musique que dans l’art visuel, deviennent progressivement obsolètes. Les disques et les pochettes des Beatles durant cette période post-psychédélique manifestent une rupture avec l’esthétique extravagante du psychédélisme et un mouvement vers des représentations plus réalistes et conceptuelles. L’adoption d’une simplicité visuelle dans leurs pochettes reflète leur nouvelle approche musicale qui abandonne les artifices du psychédélisme et tente de retourner aux bases du rock n’ roll. A cause de leurs tensions personnelles et leurs divergences artistiques, leur musique est caractérisée par un manque d’unité, un individualisme et une fragmentation qui affecte le graphisme de leurs pochettes. Malgré une esthétique simplifiée et fragmentaire, certaines images créées durant cette période acquièrent une dimension symbolique et deviennent des images emblématiques, notamment la pochette de Abbey Road.
Cette étude pourrait s’élargir pour inclure d’autres médiums liés à l’image des Beatles : aux pochettes de disques pourraient s’ajouter les clips vidéos, les affiches, les films, les dessins animés, les publicités et les photographies. Une étude du statut des membres des Beatles en tant qu’artistes visuels au delà des années soixante serait également intéressante, notamment une étude des peintures de Paul McCartney – qu’il réalise à partir de 1983 et qui montrent une attirance évidente pour Matisse, Bonnard, Chagall et le fauvisme (Barry Miles 652) – ou une étude approfondie des créations de John Lennon et Yoko Ono. Leurs collaborations artistiques conceptuelles à partir de 1969 seront marquées par un activisme politique : ils créent une “campagne pour la paix” dont l’intention est d’utiliser les médias de masse pour “vendre” la paix comme un produit, notamment avec leur “guerre des médias”War is Over. Ils se basent sur l’étude intellectuelle de la culture de masse de Marshall McLuhan pour construire leur campagne pour la paix, et introduisent le thème de la “communication totale”. Lennon et Ono pensent les medias comme une entité électronique qui peut être utilisée dans leur art pour créer un changement social.
Cette étude présente les Beatles comme les pionniers d’une exploration des liens entre la musique et l’image dans l’industrie de la musique populaire. A partir de cette analyse, il serait intéressant d’envisager une étude plus large de la pochette de disque dans les années soixante mais aussi dans les décennies suivantes, et étudier l’évolution des liens entre la musique et l’art visuel initiés par les Beatles, dans différents genres de musique. Bien que cette recherche met en évidence certains impacts qu’ont eu les révolutions esthétiques apportées par les Beatles sur d’autres artistes de leur époque, on pourrait étudier cet impact de façon plus détaillée, d’un point de vue artistique, mais aussi théorique et sociologique.
Cette recherche se limite à la décennie des années soixante, et examine sa sous-culture et le rôle de celle-ci dans la détermination de l’esthétique de la musique et des pochettes des Beatles. Des études de différentes sous-cultures dans les décennies suivantes et de leurs influences sur l’art visuel et l’esthétique des objets de la culture populaire pourrait également être intéressante. Plusieurs ouvrages théoriques ont été écrit sur la sous-culture du punk dans les années soixante-dix, notammentSous-culture : le sens du style(1979) de Dick Hebdige, et on pourrait envisager une étude des pochettes du punk dans un contexte musicologique, social et culturel. Une étude plus large qui placerait la création visuelle des Beatles dans le contexte plus général de l’esthétique du rock ou de la musique populaire serait également envisageable, intégrant les affiches, les clips vidéos, la mode, et d’autres expressions visuelles liées au rock ou à la musique populaire.
Une autre question intéressante à explorer serait l’évolution de l’art de la pochette de disque avec l’évolution de la technologie : le remplacement commercial du disque 33 tours par le disque compact, beaucoup plus petit, a conduit plusieurs à regretter le déclin–même la disparition–de l’art de la pochette de disque : “Le disque est devenu une relique du passé. La surface pour le graphisme de la pochette a été réduite de douze à cinq pouces, tandis que le prix des albums a presque doublé”. De quelles manières l’avènement du disque compact a-t-il modifié le graphisme de la pochette de disque? Comment le milieu de plus en plus compétitif de la musique populaire a-t-il affecté le graphisme des pochettes de disques? Alors que l’industrie musicale évolue de plus en plus vers un univers entièrement digital, comment la création visuelle au sein de l’industrie de la musique s’adapte-t-elle aux changements, et quelles alternatives sont envisagées quant à la communication visuelle dans l’industrie musicale pour remédier au déclin de la pochette de disque ?
A propos de l’auteur de cet article :Cet article est issu du mémoire de Master 1 d’Histoire de l’Art, rédigé par Nour Tohmé. Il est reproduit ici avec son aimable autorisation. Nour Tohme, illustratrice libanaise, dessine avec humour et talent, toute une série de compositions liées à la musique et à la Pop Culture. Nous ne pouvons que vous recommander de découvrir son oeuvre sur son site officiel.
