Mon premier souvenir de Blawan remonte à 2011 avec son remix de « Bloom » sur TKOL RMX 1234567 de Radiohead. Et justement, entre 2011 et 2024, il a publié toute une multitude d’EPs qui ont façonné la renommée de Jamie Roberts.
Après Wet Will Always Dry en 2018, voici le second album de l’anglais, SickElixir. Au cours des quatorze morceaux, qu’il a entièrement composé et produit, avec néanmoins une participation de la Berlinoise Monstera Black (Chantal Saroldi) sur « Rabbit hole » et « Casch ».
Même si on n’est loin de la musique mi jazz, mi drum’n’bass du Brésilien, je dois avouer que certains moment, assez froids et obscures, me rappellent Amon Tobin, période Supermodified et Out From Out Where, ce qui me ramène plus de vingt ans en arrière alors que je plongeais dans la musique électro. Les voix seraient elles aussi des échos de mes souvenirs liés à Plastikman et son album Closer.
Il y a quelque chose de profond, de sombre, et à la fois de tellement vivant dans la musique de Blawan. À l’instar de ces pigeons, multicolores comme s’ils allaient défiler au carnaval de Rio de Janeiro ou de Notting Hill.
Dans le même temps, l’antithèse entre sick et elixir est surprenante… mais les deux termes ne sont pas accolés par hasard. L’album possède quelque chose de violent voire parfois choquant, et pour autant Blawan nous fait avancer avec lui, et on le suit avec un plaisir non feint.
Pour sûr, SickElixir est un voyage comme il est rare car il est sans concession. Électroniquement parlant, il est incroyablement maîtrisé, et, bien que j’ai mentionné par exemple Amon Tobin et Plastikman, Blawan est dans une catégorie à part avec sa musique aussi pure que cinglée !
(in Heepro Music, le 16/12/2025)
_
Voir aussi :
