En juin 2025, j’ai visité cette exposition au musée Marmottan, à Paris.
Avant cette visite, je connaissais assez peu de choses sur Eugène Boudin (1824 à Honfleur-1898 à Deauville) : je croyais qu’il n’avait peint toute sa vie que des scènes de plages en Normandie, ce qui est beaucoup trop réducteur, puisqu’il a également voyagé en Bretagne, en Hollande, dans le Midi, à Venise, à Bordeaux, etc.
Boudin est souvent qualifié de « père de l’impressionnisme » car il a été le maître du jeune Claude Monet (1840-1926), à qui il a enseigné l’art du paysage grâce à la pratique de la peinture en plein air, sur le motif.
On peut remarquer que, chez Boudin, le ciel occupe en général plus de place que la mer ou la terre (l’horizon est bas) et la lumière atmosphérique, l’étude des nuages ou des brumes, les rayonnements du soleil, les nuances de l’azur, semblent les sujets principaux de ces œuvres.
Dans les compositions de ses toiles, l’artiste aime jouer souvent avec des effets de symétries, soit par rapport à la ligne d’horizon (le ciel et la mer se répondant au gré des reflets) soit par rapport à une verticale à peu près centrale (un élément du paysage, situé à gauche, répondant à un autre, similaire, à droite – que ce soient des bateaux, des arbres, des tours ou des clochers,…)
Au cours de cette visite, j’ai souvent pensé que Boudin avait dû recevoir l’influence des paysagistes romantiques anglais, en particulier Turner, mais aussi celle de Claude Lorrain et des paysagistes hollandais du 17e siècle. J’ai aussi trouvé que quelques unes de ses marines, surtout les plus brumeuses ou les plus allusives, pouvaient préfigurer l’abstraction, dans une certaine mesure.
Une très belle exposition, qui permettait de découvrir plus amplement ce paysagiste trop méconnu et pourtant important dans l’art du 19e siècle.
Un Panneau explicatif de l’exposition :
De Bordeaux à Dordrecht – D’autres ciels
La guerre de 1870 contraint Boudin à se réfugier en Belgique. Jusque-là, il n’avait peint qu’en Normandie et en Bretagne, mais les marchands et collectionneurs, désireux de le voir représenter d’autres ciels, l’incitent à voyager. Il se rend d’abord à Bordeaux, qu’il n’apprécie guère, mais dont il laisse de remarquables vues du port. Néanmoins, l’artiste préfère la plage de Berck, dont l’immensité ainsi que l’activité des pêcheurs l’inspirent. Les conséquences de la crise économique des années 1870 contraignent Boudin à réduire ses déplacements, puis, l’amélioration relative de la situation dans les années 1880, le pousse à reprendre les voyages. Il se rend aux Pays-Bas, avant de travailler à Etaples, dont il explore différents aspects, ainsi qu’à Saint-Valéry-sur-Somme, où, de manière inhabituelle, il peint un canal au clair de lune.
Sa correspondance révèle un peintre constamment confronté aux aléas d’une météorologie si incertaine que, bien souvent, il ne rapporte qu’une maigre production.
(Source : musée)
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Bordeaux, trois-mâts dans le port. 1874
Trouville, le port. 1880
Marée basse à Etaples, soleil couchant. 1880
Les Dunes à Etaples. 1890
Saint-Valéry-sur-Somme, effet de lune sur le canal, 1891
Venise, la Salute, la Piazzetta, le Grand canal, le soir. 1893
