Lectures d’été 🍎🍏 Et deux pour le prix d’une !
Au crépuscule de l’été, il est temps de revenir sur les livres qui m’ont accompagnée lors des longs jours paresseux, d’un voyage scolaire en Irlande ou d’un road-trip américain.
[Ce post a été publié le 11 septembre, NDLR]
« Grand Union » est un recueil de nouvelles de Zadie Smith, écrivaine anglo-jamaïcaine que je découvrais par la même occasion. J’ai tout de suite été saisie par sa capacité à transporter son lecteur in media res et la diversité des genres qu’elle propose à chaque nouvelle. Elle aborde avec la même facilité les récits semi autobiographiques, mâtinés de considérations existentielles, que le genre historique, et même la science-fiction. Certes, certains textes sont abscons ou absurdes. Mais j’ai justement aimé ce côté un peu rêche à la lecture, comme sorti de l’atelier. C’est au lecteur de faire l’effort de rentrer dans les arcanes d’univers étranges, que ce soit dans un monde dystopique et inégalitaire ou au cœur d’un resort all-inclusive andalou. Ce que j’ai préféré c’est son exploration incisive et sans concession de la haine des différences dans la nouvelle « Mlle Adèle et les corsets ». Pour moi, on peut la rapprocher des grandes nouvellistes américaines Flannery O’Connor et Lucia Berlin (deux déesses de mon panthéon littéraire✨️).
« La grande course de Flanagan » de Tom McNab est d’un genre beaucoup plus abordable. Il raconte l’odyssée d’un homme qui se lance l’improbable défi d’organiser une course à pied transaméricaine de Los Angeles à New-York en pleine Dépression des années 30. Des chômeurs aux coureurs professionnels, des métallos aux lords, et même une danseuse de revue, des milliers de personnes répondent à l’appel. Le pari est évidemment fou et de nombreux obstacles se dressent sur leur route, à commencer par les limites physiques des coureurs, devant avaler 80 km quotidiens pendant 3 mois, qu’il pleuve, vente ou neige, des Rocheuses aux vertes prairies du Wyoming, des faubourgs de Chicago aux vastes plaines du Kansas, sans parler de la mafia d’Al Capone et même du FBI qui se mêle à l’affaire. On fait connaissance d’une galerie de personnages attachants (à part les méchants nazis et les vilains mafieux) et bien-sûr on souhaite qu’ils gagnent tous la course. Si la succession des péripéties suivant la logique « un obstacle/une solution » est un peu répétitive à la longue, on ne peut qu’admirer le talent de l’auteur, scénariste des « Chariots de feu » (à moins que ce soit le conseiller technique ? 🤔 bref !) donc le talent de Tom McNab, grand connaisseur et coach d’athlétisme lui-même pour décrire la passion de l’effort, la lutte agonistique pour mettre un pied devant l’autre pendant des kilomètres, et son expertise sur les moindres coins et recoins des muscles sollicités pour pratiquer la course. Ça donne envie de s’y mettre ! Le tout planté dans un somptueux décor digne du rêve américain après lequel courent tous les participants… Un vrai chouette moment de lecture d’un page-turner qui m’avait été recommandé il y a longtemps par Galéa sous les galets.
