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Virna Lindt - Danube (2025)

Publié le 22 décembre 2025 par Oreilles
Virna Lindt Danube (2025) Dans le genre retour en grâce et retour tout court, celui-ci se pose un peu là. Sachons d'abord gré à Bertrand Burgalat de nous avoir alertés sur le come-back musical de cette ancienne égérie suédoise découverte  au milieu des années 80 et abondamment relayée par le journaliste Bernard Lenoir dans ses immanquables émissions sacerdoces. L'adorable blonde Hitchcokienne comme décrit très justement sur son Bandcamp, découverte avec le sautillant "Attention Stockolm" single paru en 1981, revient donc aux affaires ......40 après son deuxième album. L'attente valait la peine.
Quelques singles isolés avaient certes donné la voie ces dernières années, les très éthérés "Once" et "Out cold" d'ailleurs présents ici.Publié d'abord exclusivement en digital - les fans ont déploré la non-sortie initiale en format physique de Danube  - sous un magnifique portrait de Virna, mais avec un visage pareil pouvait-il en être autrement ; la musicienne toujours accompagnée de son mentor et pygmalion Tot Taylor, multi-instrumentiste renommé, compose et co-produit avec celui-ci 11 titres beaucoup moins pop que ceux auxquels elle nous avait habitué. Peu de tempos enlevés en dehors de ceux de "Once" après une intro des plus vaporeuses "Playpower" ou d'"Avant-garde (pts 1 & 2)" composé pour un film français et qui envoie toutes proportions gardées du bois  ; le titre détonne un peu d'ailleurs. De manière générale, dans ses climats ouatés voire ambient sur nombre de ses pistes, l'album se révèle propice à des rêveries cinématographiques. Il est d'ailleurs permis de voir un clin d'oeil au septième art et au "Danube incident" du grand Lalo Schiffrin qui compte certainement dans les influences du binôme Lindt-Taylor. Et que dire de ce "Lelouch", court intermède  dont on ne comprend pas grand chose aux paroles mais qui s'inscrit dans le champ lexical.La voix diaphane de Virna Lindt, les boucles ainsi que les multiples effets de mix lancinant où toutes les nappes de claviers sont mêlées avec les très nombreux instruments acoustiques et électriques, modulateurs en tout genre, ne sont pas sans évoquer les moments les plus doucereux et apaisés de My Bloody Valentine. Ce n'est d'ailleurs pas le moindre attrait du disque que d'avoir su créer pareil magma sonore qui tend à principalement évoquer l'électronique quand tant de musiciens (une bonne dizaine et au moins le triple d'instruments vintage) sont présents. L'electro n'est jamais loin, on pense aussi aux savoureuses donzelles de Ladytron.
Tout grand disque comporte au moins  une ou deux chansons mémorables. Ici il y en a bien entendu plusieurs mais retenons quand même la très enjouée et aux accords majeurs "The like song" "Powerplay" instrumental majestueux et Burgalatien en diable. Et  évidemment "Silver sky", titre magique et parmi les plus organiques qui reprend la ligne d'accords introductive du morceau-titre joué au Prophet 5.
Vu que pour le Groenland et le Danemark c'est mort, demandons à présent asile à la Suède.
 En bref : le disque vaporeux et envoûtant de l'année; mené par une ex-égérie pop qui n'avait pas édité d'albums depuis 40 ans. Un retour aux affaires époustouflant de grâce, de sensualité et de sonorités enchanteresses. Avec en sus, une chanson tout bonnement entêtante qui justifie à elle seule la possession de l'album. Quand l'organique fusionne avec le sensoriel.Virna Lindt Danube (2025)

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