Pour célébrer cette période festive, je vous propose la lecture de quelques haïkus d’automne – la saison que nous venons à peine de quitter et dont nous aurons peut-être la nostalgie dans quelques semaines, en plein cœur de l’hiver.
J’ai trouvé ces courts poèmes japonais dans la jolie anthologie Haïkus d’automne et d’hiver, publiée chez Folio Sagesses (92 pages), réunissant la plupart des grands maîtres du haïku classique, de Bashô à Sôseki, couvrant donc la période du 17e au 20e siècle.
Il s’agit d’une édition traduite du japonais, préfacée et annotée par Corinne Atlan et Zéno Bianu.
Extrait de la quatrième de couverture
« Là
tout simplement
sous la neige qui tombe »
Si la célébration de la floraison éphémère des cerisiers est désormais connue dans le monde entier, l’explosion de rouille, de pourpre et d’or des érables et des ginkos lors de l’apogée automnal n’est pas moins attendue au Japon. Elle est le théâtre d’une mélancolie plus prononcée, d’une beauté qui jette ses derniers feux, avant le flétrissement puis la glace et le givre.
Corinne Atlan et Zéno Bianu
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Choix de Haïkus
(Page 35)
J’ai tué une araignée –
solitude
de la nuit froide
Masaoka Shiki (1867-1902)
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(Page 37)
Ce chemin –
seule la pénombre d’automne
l’emprunte encore
Matsuo Bashô (1644-1694)
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(Page 44)
Après avoir contemplé la lune
mon ombre
me raccompagne
Yamaguchi Sodô (1642-1716)
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(Page 51)
Dans chaque perle de rosée
tremble
mon pays natal
Kobayashi Issa (1763-1828)
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(Page 56)
Automne
le malheur et rien d’autre –
Je poursuis mon voyage
Taneda Santôka (1882-1940)
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(Page 65)
Monstre
il montre son cul rond
le potiron
Natsume Sôseki (1867-1916)
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(Page 67)
Pluie d’automne –
les hortensias
se décident pour le bleu
Masaoka Shiki (1867-1902)
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