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Bug à Rouen, élèves serrés sur les bancs

Publié le 10 septembre 2008 par Willy

"On va en subir les conséquences pendant deux ans au moins", râle ce professeur de russe. "C'est un bordel noir, mais cela peut arriver à tout le monde", nuance cet enseignant de mathématiques en classe préparatoire. Sauf que c'est arrivé au très prestigieux lycée Pierre-Corneille, au cœur de Rouen (Seine-Maritime). Pour les parents qui rêvent de voir leurs enfants normaliens, polytechniciens ou centraliens, les classes préparatoires de ce lycée sont un véritable sésame. Hors de Corneille point de salut, et la sélection à l'entrée est rude.

Micmac. Cette année, pourtant, il y avait foule : 130 élèves supplémentaires ont été acceptés. L'arrivée massive de ces impétrants a été causée par une surévaluation des capacités d'accueil par le proviseur, tout juste nommé, mais qui n'a pas eu l'heur de recevoir les nouveaux arrivants : ce micmac lui a coûté son poste, et celui de son adjointe. Bug informatique ou erreur humaine ? A l'origine, la nouvelle procédure informatisée d'inscription "Admission post-bac", lancée par l'Education nationale. Une première dans l'Hexagone à la rentrée 2008 pour les inscriptions en classes préparatoires aux grandes écoles et, selon les académies, en IUT et BTS. Le but est de simplifier les démarches en regroupant dans un seul dossier les formations de l'enseignement supérieur et les inscriptions, et ainsi d'optimiser l'affectation.

Au début du printemps, les lycéens ont pu classer douze vœux par ordre de préférence. Puis ils ont reçu les propositions des établissements espérés, enfin ils ont fait leur choix définitif. Dès juillet, avant le départ en vacances, le recrutement peut être bouclé. Pas au lycée Pierre-Corneille. Embouteillage découvert en juin : les services administratifs ont accepté 130 élèves en surnombre aux 300 nouveaux arrivants reçus chaque année. "Mauvaise utilisation de l'outil", commente le rectorat de l'académie de Rouen. Lequel a créé une cellule de crise qui a planché tout l'été sur le problème.

Au final, quinze enseignants et quatre aides de laboratoires ont été recrutés par l'inspection générale, et les familles invitées à une réunion d'information fin août. Plusieurs sites ont été évoqués pour délocaliser les cours mais, finalement, tout le monde va se serrer : quatre classes ont été ouvertes à l'intérieur du lycée, le surnombre s'étant réduit à 80 élèves, suite aux désistements. Restent les problèmes de l'internat - le Crous (1) a participé aux réunions de travail, mais il y a surcoût pour les élèves devant habiter ailleurs qu'au lycée - et des locaux pour accueillir les heures de "colle" (interrogations).

Havre. "Nous attendons encore une semaine pour faire le point sur la rentrée", avertit Martine Néron, représentante du Snes au lycée. Le syndicat regrette que les répartitions n'aient pas été faites sur toute l'académie, entre les lycées François I er du Havre et Aristide-Briand d'Evreux, où il reste des places : "Alors qu'il est d'usage d'affecter jusqu'à 48 élèves en sup, les deux classes plafonnent cette année à 30 élèves." Au rectorat, on reconnaît que "ce logiciel d'inscription demande une extrême vigilance et aurait besoin d'une barrière de sécurité".

(1) Centre régional des œuvres universitaires et scolaires.


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