Magazine Cinéma
LES CENDRES DU TEMPS REDUX
Ashes of Time (Redux)
Un film de Wong Kar Wai
Avec Brigitte Lin, Leslie Cheung, Maggie Cheung, Jacky Cheung, Tony Leung Chiu Wai, Charlie Yeung, Tony Leung Ka Fai, Li Bai, Carina Lau, Shun Lau
(Chinois - Hong-kongais)
Synopsis
Dans le désert de l'Ouest Ouyang Feng tient une auberge isolée au milieu des dunes. Devenu intermédiaire pour celui ou celle qui rechercherait un tueur, une multitude de personnages croiseront sa route. Tout d'abord Huang Yaoshi, son ami de jeunesse, devenu aventurier et sabreur vagabond, qui lui rend visite chaque année à la même date. Cette fois-ci ce dernier lui ramène un présent, une jarre de vin appelé vivre ivre et mourir en rêvant. Il y a aussi le duelliste aveugle, dont la femme avait été séduite par un chevalier le jour même de leur mariage. Le prince du clan Murong, à la recherche de Yaoshi pour avoir séduit et éconduit sa jeune soeur. Le guerrier pauvre Hong Qi, en quête d'aventure et de célébrité. Et enfin il y a l'amour de sa vie qui a préféré épouser le frère de Ouyang Feng. Aux confins du monde, ces héros d'un autre âge croisent le fer mais la plus grande blessure que garde Ouyang Feng est celle que porte son coeur...
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Wong Kar-Wai, " My Blueberry Nights " dernier opus en date, virée aux USA pour un film très contemporain, " Les Cendres Du Temps " presque les premiers pas du réalisateur et un long voyage pour arriver sur nos écrans. Une longue histoire d’un film décrié, nécessité d’une version enfin reconnue et purgée de toute ré- interprétation, revoici ce « wu xia-pan » soit film de sabre revu et approuvé par l’auteur.
« My Blueberry Nights », « Les Cendres Du Temps «, Wong Kar-Wai autres temps autres lieux, même coup de patte, même savoir faire, même exigence. Signature incontestable, fulgurante beauté des images, couleurs recherchées comme un peintre préparant sa palette, associées à une bande son exceptionnelle et toujours et encore cet éternel refrain, celui de l’amour entrevu, impossible ou enfui et son indélébile souvenir. Une obsession chez Wong Kar-Wai et sans renier le genre du film de sabre cet aspect l’emporte sur ce dernier, les quelques combats, chef-d’œuvre de l’image, ralenti, flou artistique, couleurs magnifiées, hordes de guerriers-paysans, épées et flots rouges jaillissant, mais c’est la vision de montagnes par delà les collines, un visage enfin amazone de beauté saisissante.
Ce sont ensuite d’incessants va-et-vient, dans le temps, au cœur de cette campagne, dans la Chine médiévale où les héros ont le cœur fendu et manient le sabre contre espèces trébuchantes. Tout cela peut donner le vertige, ces aller-retour, dans le temps, les souvenirs, la narration déboussoler le spectateur,mais la beauté, la splendeur de l’image emporte tout !!!
Que les adeptes du style académique du film de sabre soient déçus évidemment, quand aux autres, dont je suis, c’est un Wong Kar-Wai porteur de ses obsessions habituelles, ici dans le passé, aux origines, le temps il s’en affranchira dans « 2046 ». Reste au final un petit bijou d’esthétisme, certaines séquences sont d’une intensité visuelle plus que remarquable, à elles seules justifiant d’aller, de courir voir ce film.
Critikat.Com "..Un Redux inutile, alors ? Non. Car, on l’a dit, le film contient de nombreuses scènes à la hauteur des espoirs permis par la signature « Wong Kar Wai », et il aurait été dommage de les perdre. Mais surtout parce que Les Cendres du temps est esthétiquement époustouflant, et que le travail accompli pour cette nouvelle version ne se contente pas de rendre au film sa qualité visuelle : il l’amplifie. Les couleurs sont hypnotiques, la photographie (que l’on doit, faut-il s’en étonner, au génie de Christopher Doyle) stupéfie..."
Excessif.Com "..Au film de genre hyper-codé se substitue un film contemplatif, lent, complexe dans sa structure narrative, en un mot inclassable. Wong Kar-Wai une fois encore s'est dérobé au sujet pour offrir sa vision du wu xia pian.."
àVoir-àLire.Com "..Cela permet de magnifier la formidable photo granuleuse et floutée de Christopher Doyle, qui retranscrit avec force l’intériorité tourmentée des personnages..."