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La Loi de causalité de la vie

Par Nichiren
Nichiren écrivit cette lettre en 1272 à l'île de Sado où le samouraï Shijô Kingo lui rendit visite. Le Daïshonin lui remit cette lettre pour son épouse Nichigen-nyô.
"Je vous conseille de relire sans cesse cette lettre avec l'épouse deTôshirô. Le soleil dissipe les ténèbres même les plus profondes. Le coeur d'une femme est comparable aux ténèbres et le Sûtra du Lotus au soleil. Un nouveau-né ne reconnaît pas toujours sa mère mais jamais une mère n'oublie son nouveau-né. (En ce sens,) le bouddha Shakyamuni peut être comparé à la mère et une femme à son nouveau-né. Si deux personnes s'aiment mutuellement, elles ne se quitteront jamais. Mais si une personne désire être avec une autre et que ce désir n'est pas partagé, elles seront tantôt ensemble, tantôt séparées. On peut comparer le Bouddha à la personne qui pense toujours à l'autre, et une femme à celle qui n'y pense pas. Mais si nous avons véritablement le désir de voir le Bouddha, comment le bouddha Shakyamuni pourrait-il manquer de nous apparaître ?
On peut bien dire d'un caillou que c'est une pierre précieuse, mais cela n'en fait pas pour autant une pierre précieuse. On peut bien dire d'une pierre précieuse qu'elle est un caillou, elle n'en reste pas moins une pierre précieuse. A notre époque, les doctrines du Nembutsu et des autres écoles basées sur les sûtra provisoires sont toute comme des cailloux. Les gens peuvent bien dire que l'enseignement du Nembutsu est l'égal du Sûtra du Lotus, cela ne le rend pas tel pour autant. Et ils peuvent décrier le Sûtra du Lotus, cela n'a pas plus d"effet sur lui que l'appellation de caillou n'en a sur une pierre précieuse.
Il y eut par le passé, un mauvais souverain en Chine qui s'appelait l'empereur Houei-tsong. Sous l'influence de prêtres taoïstes, il détruisit les statues du Bouddha et les sûtras et contraignit tous les moines et toutes les nonnes à reprendre la vie séculière jusqu'à ce qu'il ne reste plus un seul religieux. Parmi les moines il s'en trouva un, du nom de Fa-tao, qui refusa de se laisser intimider par l'édit impérial. Cela lui valu d'avoir le visage marqué au fer rouge et d'être exilé au sud du fleuve Yang-tse. Je suis né à une époque où la confiance (des gouvernants) est accordée à l'école Zen dont l'enseignement est aussi nuisible que celui des prêtres taoistes, et je rencontre également comme Fa-tao, des persécutions.
Vous êtes toutes deux nées dans le peuple et vivez aujourd'hui à Kamakura (siège du gouvernement militaire). Pourtant vous croyez dans le Sûtra du Lotus sans vous préoccuper des rgards indiscrets des autres, au risque de votre vie. Cela n'a rien d'ordinaire. Cela (une foi comme la votre) ne peut être comparée qu'à une pierre précieuse, dotée du pouvoir de rendre une eau boueuse miraculeusement limpise. Vous êtes semblables à des personnes qui, lorsqu'un sage leur apprend quelquechose de nouveau, lui font totalement confiance et perçoivent ainsi la vérité. Est-ce parce que le bouddha Shakyamuni et les bodhisattvas Fugen, YaKuô et Shukuôke résident dans votre coeur ? Le Sûtra du Lotus déclare que les hommes du monde entier peuvent croire en ce Sûtra grâce à l'intervention du bodhisattva Fugen.
La femme est comparable à une glycine et l'homme à un pin. Une glycine ne peut rester debout un seul instant sans le pin (qui la soutient). (Et pourtant), en cette époque agitée, alors que vous n'avez même pas de serviteurs sur qui compter, vous avez envoyé votre mari ici. Cela démontre que votre foi est plus ferme que la terre, et les divinités de la terre le savent certainement. Votre foi est plus haute que le ciel, et (les divinités célestes) Bonten et Taishaku le savent certainement aussi.
Le Bouddha a enseigné que les êtres humains, dès leur naissance, sont servis par deux messagers du nom de Dôshô et Dômyô qui les suivent d'aussi prés que leur ombre, sans les quitter un seul instant. Tous deux se relaient pour rapporter au ciel les bonnes et mauvaises actions de chaque personne, grandes ou petites, sans omettre le moindre détail. Aussi le ciel doit-il déjà connaître votre grande foi. Comme c'est réconfortant, comme c'est réconfortant !
Nichiren
Vol II p 247 (G.Z. p1114).

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