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Pourquoi critiquer l’opinion ?

Publié le 18 septembre 2008 par Jcgbb

L’opinion est mal vue chez les philosophes. Elle semble toujours spontanée et superficielle, irréfléchie et contestable. Opiner n’est pas juger, mais s’empresser de se positionner, par inquiétude, par vanité : les hommes se croient imbéciles quand ils n’ont pas d’avis. S’appuyant sur leur droit à penser, ils se font un devoir de tout juger.

Comment concilier, alors, la critique de l’opinion avec la reconnaissance de sa liberté ? A quoi sert-il de défendre un droit qui par le mépris est sans cesse bafoué ? Se défier des opinions privées, n’est-ce pas souterrainement se réserver la vérité ?

Si pourtant l’opinion est hâtive, si les avis sont précipités, c’est qu’ils ne sont pas privés. La limite de l’opinion n’est pas qu’elle soit personnelle, mais impersonnelle. L’opinion, loin d’être subjective, est souvent partagée. C’est un écho redondant, un avis fabriqué, l’effet d’une rumeur lointaine. Ce que le philosophe déteste dans l’opinion c’est son manque de personnalité.

L’opinion n’est pas relative, mais commune. Qui ne dit par exemple que les opinions sont relatives ? L’opinion n’est pas privée mais publique. Il faut donc critiquer non pas la libre formation des opinions, mais ce qui en elles ne s’est pas formé, ce qui n’a été qu’informé.


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