Du Pennac dans le canard

L'écrivain Daniel Pennac est ce matin le rédacteur en chef d'un jour de mon quotidien régional. Où il évoque le handicap, la médication, les élus. Morceaux choisis.
A propos de l'enseignement et des cours dispensés à l'école élementaire.

(...) Rogner contre l'esprit, c'est suicidaire. C'est faire la place à l'instinct qui est culturellement alimenté par l'incitation à la consommation. Dans les matières vitales, toute diminution me paraît désastreuse.

A propos de la crise financière :

(...) Nous élisons par-dessus la jambe des gens qui en tiennent pour le mythe de la régulation du marché par lui-même. Le jour où ils se trouvent face à la crise qui dément cette théorie, ils sont obligés, à leur corps défendant, à leur idéologie défendante, de réinstaller l'état au milieu du désastre. Cela m'amuse.

A propos des médicaments :

Nous sommes tous hypocrondriaques. C'est peut-être l'effet pervers d'avoir vécu 60 ans sans guerre et d'avoir vaincu les grandes pandémies comme la tuberculose. Tout signe devient symptôme, et nous nourrissons quantité de phobies qui alimentent le corps médical, l'industrie des psychotropes et des anxyolitiques et creusent le trou de la sécu... Mais y'a-t-il un bonheur possible sans hypocondrie.

A propos du handicap (et de la non diffusion télévisée des jeux paralympiques) :

(...) La société isole le handicap. Combien de classes sont aménagées pour recevoir des paralysés, ou sourds ou aveugles ? On est dans une indignité absolue. C'est un trés grand scandale. Il ne faut pas seulement villipender les institutions. C'est nous, collectivement, qui sommes aussi responsables.