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Mercenaries 2, la géopolitique expliquée aux gamers

Publié le 18 septembre 2008 par Playtime

mercenaries-1.1221408292.jpg Après l’histoire des croisades revisitée dans Assassin’s Creed par Ubisoft, Mercenaries 2, d’Electronic Arts, livre une version revue et corrigée de la situation politique en Amérique du sud. Des hommes d’Etat sud-américains corrompus, aux maquis de guerrilleros communistes… Mercenaries multiplie les raccourcis, qui justifient le procès idéologique adressé aux développeurs.

Dans le détail, le traitement ludique est tout de même un peu moins manichéen qu’il n’y paraît, grâce à des procédés de diversion cynique. Quand la responsable d’un grand groupe pétrolier américain recrute par exemple un mercenaire, le personnage principal de lancer : ” Si les choses tournent mal, elle pourra retourner au Texas”.

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L’irréalisme de la situation politique serait par ailleurs tolérable, si le jeu n’offrait pas une vision aussi angélique du mercenariat. “J’ai lu des blogs indépendants. Il y a des gens qui ne nous détestent pas. Ils estiment que l’on est le dernier espoir au Vénézuela”, dit l’un des personnages féminins du jeu Mercenaries 2, le plus sérieusement du monde.

Même le personnage de Sam Fisher, pourtant employé de la NSA américaine dans Splinter Cell, faisait usage de plus d’ironie sur les opérations menées par le Pentagone, dont il est l’instrument. En réalité, Mercenaries 2, ”L’enfer des favelas”, donne parfois au joueur le rôle d’ange salvateur, et bien plus souvent celui d’ange exterminateur… En dépit de ces aberrations idéologiques, la mécanique ludique permet-elle de sauver la création de Pandémic ?

Mercenaries 2 est-il un GTA-like honnête, comme l’était le premier opus de la série ? Le joueur devra malheureusement participer à une aventure extrêmement formatée, fondée sur le schéma actantiel simpliste : un destinateur qui détermine les tâches à accomplir, et un sujet, ou plutôt un patient, qui assouvit sa soif de destruction.

Pour tenter d’imiter l’esprit irrévérencieux de Rockstar, Pandemic a également distillé un comique de situation plutôt pataud : guerrier blessé à la fesse, conduite d’un scooter rose, présence d’un char d’assaut à l’intérieur d’une villa… On demeure loin des cinématiques et des répliques de la série réalisée par Rockstar. Mercenaries 2 demeure également campé sur des acquis, en reprenant tel quel le système de factions hostiles ou amicales, hérité du premier épisode.

Simple jeu de routine, Mercenaries 2 aurait pu être intéressant s’il avait au mieux exploité la richesse de l’environnement et, s’il avait preuve d’un peu de second degré.

Laurent Checola


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