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CITY BREAK, Marie Claire, X-08

Publié le 17 septembre 2008 par Caroline Rochet
CITY BREAK, Marie Claire, X-08 MARIE CLAIRE

Mon City break : week-end à l'hôtel d'à côté

Octobre 2008
 
C’est la nouvelle tendance des déprimés post-rentrée : s'offrir une nuit à l'hôtel dans sa ville pour s'évader sur place sans se ruiner. On vous embarque ? 
PHOTOS Grégoire Korganow



Et si ce soir, au lieu de l’habituel resto, vous proposiez plutôt l'hôtel à votre chéri ? Non, pas forcément de passe, ni obligatoirement un palace. Vous êtes célibataire ? Pas de souci : le « city-break », c'est aussi bon pour les singles. Ce terme barbare, désignant à l'origine les week-ends touristiques à moins de deux heures de chez soi, a désormais une autre signification : passer une nuit à l'hôtel dans sa ville même, pour se changer les idées, goûter à la vie de luxe et faire une pause salvatrice dans le quotidien. De préférence au cœur d’un quartier animé, loin de chez soi, dans un hôtel à concept fashion, bar hype ou déco hallucinante, comme tous ces établissements branchés qui fleurissent ces derniers temps. On pratique en couple (le plus courant), entre amis (ça marche aussi) ou en solo (il y a des adeptes) : exactement comme pour des vacances.


POURQUOI ON AIME
Parce que ça permet l'illusion d'un départ en week-end sans coûter un bras, sans se fatiguer ni perdre de temps dans les transports. En bonus, on ne ruine pas la planète par un trajet polluant … Mais le city-break est surtout merveilleux pour le moral : outre la sensation de voyager, on vit comme des princes le temps d'une nuit, avec service de chambre, salle de bains sublime, draps tout frais et déco de rêve. Effet dépaysant garanti.


DESIGN ET TOUT-EN-UN
Le phénomène, récent, est principalement dû à l'émergence des hôtels à concepts : « Tout a commencé avec les établissements design, comme le Murano : en proposant des chambres originales, ludiques et sublimes à des prix plus accessibles, un nouveau marché s'est ouvert », explique Philippe Vaurs, directeur du Five(1) qui compte chaque jour des Franciliens parmi ses clients. En gros, avant, les hôtels étaient utiles, conçus pour les voyageurs ou les couples illégitimes. Aujourd'hui, ils sont quasiment devenu un loisir à part entière. "Les clients n’attendent plus simplement un lit pour dormir, explique Marie-Eve Foullier, responsable communication & évènements au Kube(2). Ici, on travaille en collaboration avec des maisons de disques, la presse branchée, le cinéma. Il y a des soirées live, des brunchs-expos en présence de l'artiste, des Dj sets ..." Plus Disneyland que simple auberge, en somme. Ce qu’illustre avec panache le cas de l'Everland, chambre-capsule perchée sur le toit du Palais de Tokyo qui connaît un succès phénoménal - avec plus de 40% de Parisiens parmi sa clientèle.


TRIP ULTRA URBAIN
Le city-break serait-il un phénomène réservé à la capitale ? « Oui, principalement, confirme Philippe Vaurs. Paris est d'ailleurs en retard sur le mouvement : d'autres capitales européennes, comme Barcelone ou Berlin, développent cette tendance depuis des années. » Bien sûr, tout cela a un prix, mais certains hôtels branchés proposent de jolies chambres à 200 €, ce qui reste toujours moins cher qu'une escapade lointaine, surtout à deux. Pour mieux comprendre, nous avons rencontré des adeptes du voyage immobile.




ENCADRE : J'AI TESTE L'HOTEL HYPE EN SOLO"

L’hôtel en couple ? Facile. Le city-break en célibataire ? Un challenge. Pour Marie Claire, n’écoutant que mon courage, j’ai relevé l‘ardu défi.

15h01
Je suis la première au check-in (pas une minute ne m’échappera). L'adorable déférence du personnel me donnant l'impression d'être une people en cavale, j'abandonne mon casque de scooter avec la grâce d'une Angelina confiant ses bagages siglés. Le réceptionniste, attentionné, me demande si je serai deux. « Non, je serai une, réponds-je dans un rire de gorge. Les hôtels ne sont pas réservés aux couples ! » Célibataire assumée, je me sens ivre de liberté.

15h20
En découvrant ma chambre, je passe vite de l’ivresse à la gueule de bois. Tout dans ce lieu (baignoire abyssale, lit géant, moquette sensuelle et coussins lascifs) crie à la luxure. Pour me consoler, je pars jouer les touristes au Sacré Cœur tout proche. Où je parle américain à quiconque croise mon chemin.

17h15
Au retour, panique : je ne retrouve plus ma clef. Ou ma carte magnétique, je ne sais plus. Le réceptionniste (toujours attentionné) me rappelle que l'entrée de ma chambre se fait à l'empreinte digitale. Satanés hôtels design.

17h29
Pour retrouver l’ivresse de tout à l'heure, je sirote une coupe de champ' au bar (comment ça, il est tôt ? On a dit people, on a dit glamour, on a dit folie). Le barman est beau. Et moi, je parle toujours yankee. Puis, à la troisième coupe, espagnol (mon côté Penelopé).

19h08
Après avoir fait le tour du propriétaire douze fois telle une châtelaine comblée, je convie une copine pour l'apéro. La salle se remplit de bobos sexy et business-men classieux. Nous gloussons dans toutes les langues.

20h17
C’est l’heure de profiter de la baignoire, avec force produits moussants et parfumés. Bien entendu, j'ai hâte d'en sortir pour revêtir le sacro-saint peignoir blanc, qui me vampe depuis son étendoir chauffant. J'y ajoute les pantouflettes assorties et du rouge à lèvres. Soupir. On devrait pouvoir sortir comme ça.

21h08
Je ne descends pas dîner au restaurant, ce serait vulgaire (et m'obligerait à retirer mon peignoir, voire à rater la finale de la Nouvelle Star). Je commande donc un plateau. Mr Room-Service étant aussi beau que le barman, je regrette un peu les pantouflettes.

23h19
Il est temps de redescendre au lounge (éreintant, ces allers-retours, vous parlez d'un week-end). J'appelle un copain qui habite dans le coin. Aussitôt arrivé, épaté par l'endroit, il en appelle quatre autres.

01h12
Chez moi (un studio pour nains), je ne peux jamais recevoir cinq personnes en même temps. Là, je convie tout le monde dans ma suite. Lorsque Mr Room-Service, venu apporter des sandwichs, jette un regard navré sur les pochtrons en chaussettes qui ricanent sur mon lit, je comprends que pantouflettes ou pas, notre amour est impossible.

03h31
Il me revient soudain que je me suis offert cette nuit pour être tranquille. Je vire donc mes squatteurs et me glisse dans le king-size-bed-baldaquin-design avec volupté. Je suis faite pour le luxe, c'est évident.

09h00
Réveil. Je ne suis pas là pour dormir, mais pour profiter éhontément. Ca tombe bien, mon plateau de petit dej arrive, gaulé comme une oeuvre d'art contemporain (ce qui ne m'empêchera pas de tout dévorer, hélas).

11h59
Lecture au lit. Re-bain. Re-peignoir. Re-café, cette fois au bar. Rafle de tous les échantillons de la salle de bains (j'hésite pour le PQ, noir et parfumé). Il est temps de quitter mon havre de paix. En sortant, je suis toute étonnée de retrouver ma ville, mon scooter, mon appart. Je leur souris : c’est si bon de retrouver ses petites affaires après un long voyage …

Merci aux hôtels Kube et Five pour leur aimable collaboration.



TÉMOIGNAGES DE CITY-BREAKERS

ADAN, 28 ANS, CHANTEUR ET COMEDIEN*
"Mes escapades hôtelières sont spontanées et variées. Un verre avec des amis dans un bar d'hôtel, une envie de prolonger la fête, et hop, on décide de passer la nuit sur place ! Bien sûr, c'est aussi très agréable en couple : avec une de mes ex, on adorait tester plein d’hôtels, des plus pourris aux plus beaux. Aujourd'hui, il m'arrive de faire ça en solo, quand j'ai besoin de m'isoler pour composer : c'est excellent pour l'inspiration. Mais bon, tout cela ayant un prix, ça reste un plaisir rare !"
*Prochainement à l'affiche de "King Shot" d'A. Jodorowsky avec Nick Nolte et Asia Argento. Son deuxième album est également prévu pour cet hiver. www.myspace.com/adanowsky

CHRISTEL, 42 ANS, DIRECTRICE RESEAU DANS LA MODE
"J'aime aller à l'hôtel pour redécouvrir ma ville comme si c'etait la première fois ... Ca me donne l'impression d'être une heroïne de roman ! Et puis, c’est un bon piment pour le quotidien. J'ai été mariée 14 ans, et avec mon nouvel amour, je n'ai pas envie de refaire les mêmes erreurs. Il faut s’organiser, mais ça vaut vraiment le coup. Je fonctionne par thème : à resto marocain, hôtel oriental ! Le lendemain, je retourne au bureau comme si je rentrais de voyage. C'est ma soupape de bonheur."

ERIK, 40 ANS, PRODUCTEUR
"Je viens de Nice, et déjà là-bas, j'aimais bien emmener mes copines à l'hôtel. Ca ne coûte pas forcément très cher, et c'est magique : voyager sans bouger, ne pas faire le ménage, jouir d’une salle de bains toujours plus belle que chez soi ... Bref, vivre comme un riche durant 24 heures ! A Paris, c'est l’hôtel Amour(3) qui m'y a fait prendre définitivement goût, même en solo. Un jour, comme j’étais bon client et que je m’entendais bien avec la direction, j’y ai carrément donné une fête : on s'est retrouvés à 50 dans une chambre !"

ANNE, 26 ANS, RESPONSABLE RELATIONS PUBLIQUES
"Le city-break n'est pas une habitude pour moi. Mais là, j'ai préparé une nuit surprise à mon chéri dans un sublime palace. L'occasion ? Une grande nouvelle à lui annoncer ... »




(1)  Five Hotel, 3, rue Flatters (5e), 01 43 31 74 21, www.thefivehotel.com
 (2) Kube, 1-5, passage Ruelle (18e) , 01 42 05 2000, www.kubehotel.com
(3) Hôtel Amour, 8, Rue de Navarin (9è), 01 48 78 31 80, www.hotelamour.com







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