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François-Xavier Demaison : "Coluche n'a pas été remplacé"

Par Mahee

Mardi soir, j’ai assisté à l’avant-première de Coluche, l’histoire d’un mec d’Antoine de Caunes. Le réalisateur n’avait pas pu se déplacer pour cause de tournage à Paris. Mais l’acteur principal, François-Xavier Demaison, était présent, timide et amusant, ainsi que les deux producteurs, Thomas Anargyros et Edouard de Vesinne. Tous trois sont revenus sur la difficulté de faire un tel film, tant Michel Colucci est un monument de l’histoire française. Coluche sortira le 15 octobre.


Comment avez-vous monté le projet ?
Edouard de Vesinne : On travaille sur ce film depuis quatre ans. Il y a deux ans, lorsqu’on a rencontré Antoine de Caunes, il a posé deux conditions au projet : ne parler que de ces six mois de 1981, période charnière dans la vie de Coluche – il ne montera plus jamais sur scène – et choisir François-Xavier Demaison pour l’interpréter.
Avez-vous été angoissé à l’idée de jouer un tel rôle ?
François-Xavier Demaison : Oui, il y a eu beaucoup d’appréhension. Antoine est venu me voir au théâtre. Il a eu un coup de foudre artistique ! Après un an de travail acharné, j’ai ravalé ma trouille car je n’aurais pas supporté que quelqu’un d’autre le joue ! C’est un rôle magnifique, qui me rappelle mon enfance. Quand Coluche est mort, j’ai pleuré pendant quinze jours. Il était le trait d’union avec mon père.
Comment avez-vous travaillé la voix et le physique ?
François-Xavier Demaison : J’ai pris 14 kilos pour le rôle, grâce à un régime entrée-plat-fromage-dessert dans tous les bistrots de Paris ! Je me suis épilé les sourcils et teint les cheveux. Mais je n’ai pas porté de latex. Antoine ne voulait pas d’un masque qui empêche l’acteur de s’exprimer. Quant à l’intonation, elle vient avec le travail. Ce n’est pas Coluche, ce n’est pas moi : c’est entre les deux.
Comment vous êtes-vous détaché d’un simple rôle d’imitation ?
François-Xavier Demaison : La limite est fragile. Sur scène, j’étais obligé d’aller vers sa gestuelle, sa voix. Mais dans les scènes d’intimité, avec ses amis, sa femme, ses enfants, c’est ma sensibilité à moi qui s’est exprimée. J’ai incurgité des heures et des heures de vidéos, rencontré ses proches. Puis, il a fallu tout oublier, dépasser le personnage.
Quel rapport avez-vous entretenu avec les proches de Coluche ?
Thomas Anargyros : Véronique Colucci a été présente à tous les stade de l’écriture du scénario. Elle a même inspiré certaines scènes, comme celle du tir dans la cave. Denisot, Drucker, Gildas : tout ces gens qui l’ont connu disent que le film est proche de la réalité. Mais Antoine de Caunes a aussi eu sa propre interprétation. Il s’agit bien d’une fiction et non d’un documentaire.

Avez-vous été intéressé par le contexte politique du film, en plus du rôle ?

François-Xavier Demaison : C’est un film engagé, qui a un écho aujourd’hui. Un bol d’air. On pouvait rouler sans casque, fumer à l’intérieur ! Coluche n’a pas été remplacé. Il laisse une place libre dans l’insolence et le culot qui ont tant faire rire la France.


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