Situé au-dessus de Dharamshala, McLeod Ganj est une petite ville du style station de montagne. Siège du gouvernement tibétain en exil, elle attire massivement les touristes avides de bouddhisme et de méditation plus ou moins légale, si vous voyez ce que je veux dire… Si vous ne voyez pas, disons que l’on pourrait la rebaptiser Jointville. Si vous ne voyez toujours pas, demandez à vos enfants…
Enfin, l’objet de notre visite était tout autre : McLeod Ganj est également le point de départ de nombreux treks dans l’Himalaya. Nous avions comme objectif un petit bivouac de trois jours classé « facile » dans le Lonely Planet. Jugeant cet objectif peu ambitieux, nous avons finalement opté pour un trek de quatre jours classé « moyen ».
J’oublie toujours de préciser les membres de l’expédition… Il y avait Olivier (le photographe), Hannes (mon colloc) et moi. Chargés des provisions pour les quatre jours ainsi que de tout notre matériel, c’est avec enthousiasme que nous avons entamé notre ascension.
Malgré ma faible expérience en matière de randonnée, je pense pouvoir dire que ça montait sec ! Surtout qu’au bout de quatre kilomètres, le tracé ressemblait plus à un amoncellement de pierre qu’à un vrai chemin ! Le poids des sacs n’arrangeant rien…
Toujours est-il que trois heures et demie plus tard, nous étions arrivés à la fin de la première étape. Mais comme il était 15h, nous nous sommes dit : « Tiens, pourquoi ne pas faire aussi la deuxième étape aujourd’hui ? ». Très intelligent n’est-ce pas ?
Une heure et demie plus tard, nous voilà au milieu d’une prairie servant de garde-manger à des centaines de chèvres. Et la pluie se met à tomber… et le brouillard commence à monter… et le chemin n’est plus visible… et dans une heure c’est la nuit !
Deux solutions s’offraient alors à nous : soit nous arrêter là et dormir dans un abri à moutons de un mètre de haut et perméable à la pluie, soit essayer de trouver la grotte constituant l’arrivée de la deuxième étape en risquant de mourir de froid dans la montagne d’en face. Ah oui, je précise que nous étions déjà à 3400 mètres d’altitude…
A mains levées, nous nous sommes décidés pour l’abri à moutons ( plein d’excréments de moutons ). A peine la nuit tombée, la fine pluie qui tombait jusqu’alors s’est transformée en violent orage. Je peux vous dire que nous étions bien content d’avoir choisis l’option numéro une !
Nous n’étions pas au bout de nos surprises… Connaissez vous le mal des montagnes ? A haute altitude, certaines personnes, due au manque d’oxygène ainsi qu’à la déshydratation, ressentent un violent mal de tête. Héhé, surprise, je fais partie de ces gens !
En fait, il y a deux mal des montagnes : un totalement bénin (simple mal de tête) et un autre ayant la fâcheuse tendance à se transformer en œdème pulmonaire. Les syndromes, en outre du mal de tête, sont des difficultés respiratoires.
Vous comprenez alors l’inquiétude d’Olivier, fils de médecin et féru de randonnées, lorsque ma respiration a doublé de fréquence… Surtout avec zéro barres de réseau téléphonique.
Deux options toujours : descendre en pleine nuit sous une pluie battante ou rester dans l’abri à moutons en espérant que l’eau de mon corps reste suffisamment éloigné de mes poumons.
A bientôt pour de nouvelles aventures…