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150e anniversaire des relations Franco-Japonaises - partie 2

Publié le 24 septembre 2008 par Reyep
(suite de notre article sur 150e anniversaire des relations Franco-Japonaises)
2. L’évolution des contacts avec les Occidentaux
Les relations avec les Occidentaux furent essentiellement basées au départ sur le commerce, qui connut une évolution rapide, et peu de temps après sur la religion, avec l’arrivée des missionnaires jésuites, dont notamment Saint François Xavier qui effectua une mission d’évangélisation entre 1549 et 1551. Le Christianisme allait connaitre une évolution fulgurante jusqu’au début du XVIIe siècle, où on put compter jusqu’à 300 000 chrétiens. Sans rentrer dans les détails, les conversions touchèrent toutes les couches de la société Japonaise. Mais après l’unification du Japon, le clan Tokugawa dont nous parlerons ensuite vit de plus en plus le Christianisme comme une menace pour la stabilité du pays. De plus l’arrivée de marchands protestants anglais et hollandais mina l’influence des marchands portugais Chrétiens.
De son côté, le commerce permit d’importer au Japon des armes à feu qui allaient bouleverser les traditions militaires. C’est en partie grâce à elles et aux victoires qu’elles lui apportèrent que le daimyo Oda Nobunaga allait pouvoir entamer ce qui allait devenir l’unification du Japon. Apres sa mort, en 1582, Hideyoshi allait poursuivre cette tentative d’unification, également jusqu’à sa mort en 1598. C’est finalement un de ses vassaux, Tokugawa Ieyasu, qui allait accomplir cette tâche et installer la dynastie des Tokugawa, après sa victoire en 1599 à la bataille de Sekigahara.
Nous n’allons pas tout n’attarder sur ce passage de l’histoire du Japon mais sachez qu’il s’agit d’un tournant extrêmement important et qu’il demanderait de nombreuses pages rien que pour en aborder les tenants et les aboutissants. Les livres d’histoire sont vos amis.
Et sinon pour une version plus « romancée » des événements de cette époque, nous vous conseillons le roman Shogun de James Clavell, qui met en scène deux personnages inspirés de Tokugawa Ieyasu et William Adams (premier anglais à arriver au Japon, il fut plus tard conseillé d’Ieyasu) peu de temps avant la bataille de Sekigahara.
Suite à sa prise du pouvoir, Ieyasu devint Shogun et prit des décisions pour assurer l’unité du pays et la puissance des Tokugawa. Des mesures allaient être mises en place pour contrôler les seigneurs, une des plus connues étant leur obligation de laisser une partie de leur famille en résidence à Edo, la capitale des Tokugawa et future Tokyo, concrètement dans un rôle d’otages, et également de venir y séjourner six mois dans l’année.
Du milieu des années 1630, une fermeture du pays, qui devait durer jusqu’en 1854, fut mise en place. Pendant cette période, le Japon se replia sur lui-même, ne conservant essentiellement que des relations commerciales qu’avec les Chinois, Coréens et Hollandais. Il devint impossible pour les Japonais de quitter le pays et ceux résidant à l’étranger furent interdits de séjour. Les marins Japonais n’eurent plus le droit de quitter les eaux territoriales. Les rares occidentaux, les Hollandais, furent limités dans leurs déplacements et n’eurent essentiellement accès qu’à quelques comptoirs commerciaux. Les Portugais et Anglais furent expulsés. Les Chrétiens furent persécutés et leur religion éradiquée.
Pendant des années, les occidentaux essayèrent de convaincre le Japon d’ouvrir à nouveau ses ports, en vain. Ce furent finalement les Américains qui obligérent le pays à sortir de son isolement. En juillet 1853, une escadre de navires américains, commandée par l’amiral Perry entre dans la baie de Tokyo. Il était détenteur d’une lettre du président des Etats-Unis demandant l’établissement de relations commerciales qui remit au Shogun en précisant qu’il reviendrait chercher la réponse l’année suivante. Il se retira ensuite à Okinawa avec sa flotte.
Ces évènements marquèrent la fin du Shogunat. L’Empereur et les daimyos, éloignés d’Edo et n’ayant pas été confrontés à la flotte de l’amiral Perry, exigèrent de refuser les demandes américaines et d’expulser les étrangers. Mais face à la puissance militaires des navires américains, le Shogun n’avait pas les moyens d’imposer cette décision, et lors du retour de l’amiral Perry, il dut se résoudre à signer un traité ouvrant deux ports aux navires américains. C’était la fin de l’isolement Japonais et dans les deux années qui suivirent, d’autres pays (Angleterre, Russie, etc.) obtinrent des accords similaires. La France allait également signer un traité avec le Japon en 1858.
Les Tokugawa perdirent leur prestige et la confiance d’une partie de la population suite à ce traité, ils n’avaient pas su protéger le pays et n’avaient pas obéi à un ordre de l’Empereur. La chute du Shogunat allait débuter, et le 3 janvier 1868 un coup d’Etat eut lieu à Kyoto, annonçant la restauration du pouvoir impérial. Ce fut le début de l’ère Meiji, qui allait durer jusqu’en 1912.
C’est au cours de cette période que se sont créés les premiers échanges avec la France, comme nous allons le voir ensuite.
Texte Murezor

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