Magazine Politique

Nicolas Sarkozy à l'ONU : l'art de rendre possible ce qui parait impossible

Publié le 24 septembre 2008 par Frédéric-Michel Chevalier

A l’occasion de la 63ème assemblée générale des Nations Unies à New York, Nicolas Sarkozy a appelé à la tenue d’un sommet « des Chefs d’Etat et de gouvernement des pays les plus directement concernés » avant la fin de l’année « pour réfléchir ensemble aux leçons à tirer » de ce cataclysme. « Apprenons à gérer collectivement les crises les plus aiguës que nul ne peut résoudre tout seul », a affirmé Nicolas Sarkozy.

Dans son discours, le Chef de l’Etat s’est prononcé pour « la reconstruction d’un capitalisme régulé où des pans entiers de l’activité financière ne sont pas laissés à la seule appréciation des opérateurs de marché (…), où les agences de notation sont contrôlées et où la transparence des transactions remplacent l’opacité ». Il a également demandé l’adoption de « sanctions » à l’encontre de « ceux qui mettent en danger l’argent des épargnants ». Il faut, a-t-il insisté, « punir les responsables » de ce « désastre ».

A New York, Nicolas Sarkozy a proposé par ailleurs la création d’un « espace économique commun » à l’Union européenne et à la Russie. Il irait « au-delà du partenariat stratégique » que l’ONU envisage actuellement de nouer avec la Russie mais resterait « en deçà d’un marché commun ». S’exprimant au nom des Vingt-Sept, en tant que président du Conseil européen, le Chef d’Etat français a souligné que « l’Europe dit à la Russie qu’elle veut avoir avec elle des liens de solidarité, bâtir avec elle un avenir partagé ». Mais elle « dit à la Russie avec la même sincérité qu’elle ne peut pas transiger sur le principe de la souveraineté et de l’indépendance des Etats, sur leur intégrité territoriale, sur le respect du droit international ».
Trois mots peuvent résumer le discours prononcé mardi par Nicolas SARKOZY à l’ONU : lucidité, efficacité, fermeté.

Lucidité d’une vision qui avait parlé de la moralisation du capitalisme financier bien avant la crise actuelle ; qui avait plaidé pour un New Deal économique et écologique avant les difficultés alimentaires que connaissent les pays les plus pauvres ; qui avait mis en garde contre le surgissement immaîtrisé de nouveaux rapports de force avant le conflit caucasien.

Efficacité des solutions que le Chef de l’Etat a proposées, en demandant que l’on ait le courage de traiter les maux à leur racine en apportant des réponses globales à des problèmes globaux.

Fermeté d’une ambition, toujours inébranlable dans sa croyance que l’on peut changer le monde, qu’il n’y a pas de fatalité du statu quo, et que la politique est l’art de rendre possible ce qui semble impossible.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Frédéric-Michel Chevalier 3008 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines