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Juste assez riche

Publié le 24 septembre 2008 par Fabien Major @fabienmajor

Combien vaut un être humain? Comment évaluer le talent et la compétence? Si l’argent est virtuel (on l’imprime sur demande), doit-on avoir des plafonds de salaires pour les dirigeants d’entreprises?kissLa débâcle économique américaine s’étend à tous les pays occidentaux. Il ne faut pas en douter. Les perdants sont toujours les mêmes et les gagnants, plus gras. Le scandale est là. Le plan de sauvetage du gouvernement américain prévoit essuyer les dégâts des financiers de Wall Street avec une compensation de 700 milliards$. Assez d’argent pour régler la famine pendant des années. Assez d’argent pour enrayer la mortalité infantile en Afrique. Suffisamment pour payer les traitements de trithérapie de tous les séropositifs.

Cette fois, les démocrates et le peuple américain derrière eux, ne veulent pas qu’on ramasse les pots cassés gratuitement et qu’on refile la facture aux contribuables. Ils souhaitent massivement que les dirigeants des Citigroup, Merril Lynch, AIG, Lehman Brothers, Bear Stearn, Freddie Mac, et Fannie Mae et autres…remboursent les monstrueuses commissions et bonis gargantuesques qu’ils ont touchés tout en sachant pertinemment que leurs sociétés allaient vers un précipice.

Quelques exemples:
-Stanley O’Neil, ancien président de Merril Lynch a touché 148 millions à titre de compensation de départ. Au début de la crise du crédit, Son entreprise déclarait une perte de 8 milliards. Imaginez le bonus, si elle avait été rentable! Merril Lynch n’étant plus l’ombre d’elle-même, vient d’être racheté par Bank of America pour une fraction de sa valeur.

-En 2007, Richard Fuld Jr.,le chef de la direction de Lehman Brothers (qui a dû déclaré faillite) a touché 71 millions. Les 5 dernières années lui ont rapporté 375 millions.

-En juillet 2008, Martin J. Sullivan président sortant d’AIG a reçu 48 millions pour calmer son angoisse après avoir précipité AIG dans un puits sans fonds. Se gardant une petite gêne, Robert Willumstad, son remplaçant depuis juillet, vient de refuser sa prime de départ de 22 millions.

N’allez pas croire que cette orgie de millions n’est qu’américaine. L’an passé, les chefs de la direction des 60 plus grandes sociétés canadiennes ont empoché un total de 647 millions. Une moyenne de 10,7 millions en revenus. Soit 200 000$ par semaine. Bonne sssssemaine!

-La palme d’or des pachas revient au président de la corporation Potash de Saskatchewan. Elle est le leader mondial des fertilisants, engrais et nourriture pour bovins. La crise alimentaire a gonflé la valeur de l’action de 12$ à 161$ en 5 ans. L’action a suivi la hausse des prix de la potasse qui a passé de 100$ à 600$ la tonne. La valeur des options d’achat du président William Doyle est maintenant de… 600 millions$. Qui vaut ça?

Il y a bien des plafonds de salaires au football. Pourquoi pas dans les entreprises publiques? On l’oubli peut-être, lorsqu’une société est cotée en bourse elle appartient au public. Les fonds de pension, les fonds communs et leurs milliers de petits investisseurs en sont les véritables propriétaires. Si ceux-ci ne daignent pas lever le nez sur leurs finances et n’assistent jamais aux assemblées annuelles ou ne lisent jamais les états financiers, alors… les loups entrent dans la bergerie. Sans clôture, c’est encore plus facile.


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