Magazine Cinéma

Le Malaise Mad Movies

Par Geouf

Cela fait quelques temps que les habitués du magasine se posent la question : qu’est-ce qui se passe au sein de leur journal de ciné fétiche ? Depuis le changement de l’équipe rédactionnelle (et tout particulièrement depuis que Fausto Fasulo a été nommé rédacteur en chef), Mad Movies subit en effet une mutation des plus déconcertantes. Moi-même, bien que le changement ne m’ait pas dérangé outre mesure dans les premiers temps, je commence à me poser des questions. Car l’esprit Mad commence à se transformer en une sorte de pseudo rébellion adolescente, le magasine semblant plus s’intéresser aux hectolitres de sang versés ou au nombres de nanas à poil pour juger de la qualité d’un film qu’à sa réelle valeur cinématographique.

Le dernier numéro de Mad est à cet égard très révélateur. Outre une couverture d’une laideur et d’une gratuité à toute épreuve (bien que ce ne soit pas la première fois, mais si même le réalisateur du film en question s’insurge, on se pose des questions), le mag est rempli à ras bord d’images sanglantes et de previews de films dont la moitié ne sortiront certainement jamais en France. Alors vous me direz que le mag a toujours mis au même niveau les gros blockbusters américains et les petites séries B (voire Z) confidentielles et que c’est ce qui fait son charme. Certes, mais il semblerait justement que le coté blockbuster est en train de sombrer totalement. Il n’y a qu’à voir le traitement réservé aux grosses sorties de cette année, comme Indiana Jones, Speed Racer, The dark Knight ou encore Wall-E, tous expédiés en une page dans les griffes du cinéphage (même si certains d’entre eux ont été appréciés par la redac !). De même, les critiques sont souvent peu argumentées et loin de la prose d’un Rafik Djoumi, et leur contenu est de plus en plus souvent contestable (alors qu’avant on se disait « je suis pas d’accord, mais je comprends le point de vue exposé »), les rédacteurs se contentant de balancer des affirmations gratuites sur les films sans étayer plus que ça.

Un semblant d’éclaircissement est donné dans une interview récente de Fausto Fasulo (que vous pouvez lire ici), qui de toute évidence a une dent contre l’équipe précédente et leur ligne éditoriale. S’il est normal de vouloir faire ses preuves par soi-même et d’avoir des opinions tranchées (ce que le mag a toujours revendiqué), le manque d’ouverture dont fait preuve Fausto est assez révélateur et déprimant. Quand on le voit affirmer sans sourciller « Sincèrement, ça me faisait mal au cul de me taper certaines couvertures quand j’étais lecteur : Buffy, ID4, Tomb Raider, Matrix, Men in Black II, Le Seigneur des anneaux… Avec tout le respect que j’ai pour certains membres des équipes rédactionnelles du passé, je ne peux qu’être déçu par le manque cruel de prises de risques éditoriales qui a frappé quelques fois le magazine. », on se dit que le bonhomme n’a pas tout compris à l’esprit Mad…

Bref, l’esprit Mad est en train de sombrer petit à petit dans la vulgarité et la facilite et on a vraiment l’impression d’une bande d’ados qui veulent choquer la ménagère en affichant leur mauvais goût (« hé les gars, on va caser un max d’images gores dans le magasine et même en couverture, parce que le gore c’est rebelle et que nos lecteurs c’est ce qu’ils attendent de nous. ») Ben non, désolé, ce que le lecteur de Mad attend, c’est que le mag parle de tout le ciné fantastique, horreur, science-fiction, voire même des séries TV (merde, c’est quand même Mad qui a découvert X-Files !), quel que soit le pays d’origine des films, leur budget ou représentativité. Parce que certes, ça fait plaisir de découvrir des petites perles inconnues, de défendre les jeunes réalisateurs fauchés, mais on veut aussi des critiques et des dossiers pertinents sur le dernier gros blockbuster américain ou sur les films que le redac chef n’a pas aimé…

Tout espoir n’est pas perdu, puisque le mag reste une référence, ne serait-ce que pour ses interviews passionnantes ou ses rubriques cultes comme les Notules lunaires ou Mad DVD. On espère donc que Fausto va se décider à écouter les critiques de plus en plus nombreuses et à laisser de coté son ego pour redresser rapidement la barre…


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