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Le CAC40 le dit : le pire est devant nous

Publié le 30 septembre 2008 par Nicolas J
Me voilà à faire un deuxième billet boursier en à peine 12 heures, ça me rappelle une autre vie, avant les blogs, où je ne parlais que de ça sur mon site web. Les blogs n’existant pas, je passais mes pauses à étudier le fonctionnement du système. J’avais commencé à boursicoter fin 2000, forcé par le destin, découvrant les joies de l’actionnariat salarié. En effet, pour prendre un nouveau boulot, il fallait que je sois actionnaire de la boite. J’avais donc ouvert un PEA et placé quelques milliers de Francs. J’avais fait toutes les erreurs possibles, à l’époque, comme acheter du France Télécom et du Vivendi.
J’entends déjà des andouilles qui s’écrient, je cite : « Ah ! Le con ! Il fréquente des gauchistes, se revendique de gauche et joue en bourse ». Je réponds immédiatement : « Et alors ? D’une part je ne joue pas, je place mon oseille et d’autre part j’ai déjà longuement argumenté sur le sujet : pouf pouf ». En effet, le simple fait de confier vos modestes économies à un établissement bancaire vous fait déjà le complice du grand capital puisque vous donnez les moyens à votre banque de spéculer sur votre dos. Vous avez souscrit une assurance vie ? Que croyez-vous que votre banque fait de votre pognon si ce n’est le placer en bourse ?
Comme j’étais un peu con – je n’ai pas changé – j’avais décidé de m’occuper moi-même de mon pognon. Au début, j’avais pris des gamelles dignes de la retraite de Russie, puis j’avais commencé à comprendre le mécanisme. Puis après, ça s’était largement redressé au grand étonnement de ma conseillère financière qui tentait de me vendre, coûte que coûte un Plan Epargne Retraite que je refusais de lui acheter au nom de la défense des retraites par répartition.
Boursicoter avec ses propres sous permet de relativiser la crise boursière actuelle qui égaie nos journées de blogage. Comme hier, je rigolais sur le CAC 40, Audine me commentait ceci : « Mais voilà, même pas c'est drôle. Dans les crises, certes les riches flippent beaucoup. Mais ce sont les pauvres qui en prennent le plus plein la gueule. Genre suppression des programmes sociaux because la crise, chômage qui monte y compris chez les corvéables de l'intérim, déremboursements sécu et compagnie. En fait non, ça ne me fait pas rire. », je vais lui répondre.
La question n’est pas de rire ou de ne pas rire. Je m’efforce, dans le blog, de présenter l’actualité sous un œil original – quand je peux – dans la bonne humeur. Je me moque ainsi maintenant des gens qui sont pétés de tunes… mais n’oublie pas que les indices boursiers préfigurent souvent la vraie vie de tous les jours. Ainsi, la conclusion est simple : on n’a pas fini d’en chier.
Voilà donc la courbe du CAC40 – piquée à www.boursorama.com – sur les 10 dernières années. Nous voilà revenu 7 ans en arrière. La gauche s’apprêtait à perdre le pouvoir. Jean-Pierre Raffarin arrivait au Gouvernement et prenait les pires mesures jamais prises : baisses d’impôt pour les plus riches, détricotage des 35 heures, début de démantèlement des retraites par répartition, … Ils appelaient ça « réforme ». Tiens ! La réforme des retraites ! C’est François Fillon qui s’en était chargé. Vous vous rappelez de ce gars-là ? Il parait qu’il est maintenant Premier Ministre.
Pourtant, la différence de cette crise et de la précédente, c’est qu’à l’époque la France n’allait pas moins bien que ses collègues Européens. En sept ans de politique, la droite au pouvoir a tout foutu en l’air. Et maintenant, Nicolas Sarkozy nous fait de beaux discours à l’ONU ou à Toulon pour nous expliquer qu’il faudrait à nouveau réglementer l’économie… et que l’état – dont l’impôt – paierait aimablement les pots cassés.
On n’a pas fini d’en chier que je disais, mais c’est quand même drôle ! Je me moque – gentiment – des riches boursiers… Mais je vais me moquer – tout aussi affectueusement, rassure-toi, Audine – des électeurs, ceux-là même qui vont en chier maintenant… Ils ont voté pour Nicolas Sarkozy. Ca leur apprendra, nananère. Il y a encore six mois, dans les blogs, nous dénoncions le TINA et toutes ces autres conneries… Maintenant on nous explique qu’il y a « une alternative » : réguler. Pouf pouf. Ainsi, nous aurions eu raison ?
Mais ça ne change rien au problème : on est dans la merde. Mais faut garder la bonne humeur. L’autre jour, j’avais fait un billet pour rigoler de la reprise du chômage et un autre commentateur, Franssoit (au fait, il est où, lui ?) me reprochais de me réjouir de mauvaises nouvelles. Je ne me réjouis pas. Au contraire. Mais ça ne m’empêche pas de rigoler, un peu comme quand on rigole après une finale perdue en Coupe du Monde de Foot.
A la limite, seul le PS ne me fait pas rire. S’il n’était pas incapable de sortir de ses guerres intestines, nous n’en serions peut-être pas là. Au boulot, les gars ! Présentez nous un projet qui tienne la route, une plate-forme électorale solide… Au boulot !
Cette courbe historique du CAC40 nous montre… que le CAC40, et donc l’économie en générale, suit des cycles, plus ou moins longs. Quand le CAC40 sera repassé au dessus des 5000 points, on sera que la crise actuelle est derrière nous et des andouilles libérales proposerons de nouvelles réformes qui ne feront qu’aggraver la prochaine dégringolade.
Mais, pour l’instant, c’est le pire qui est devant nous. Mais qu’on se rassure : après la pluie, le beau temps. Un seul objectif, maintenant : faire en sorte que la pluie ne laisse pas des dommages irréparables, noyant les plus faibles d’entre nous dans les débordements de la fosse à lisier.

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