Après avoir vu les acteurs de "Bienvenue chez les Ch'tis" sur tous les plateaux télé, et sur tous les murs du métro ces derniers mois, on pouvait légitimement craindre que les quelques gags qui ponctuaient la bande annonce allaient se retrouver bien isolés sur une pellicule longue d'une heure et quarante cinq minutes, à l'image de certains films à la qualité inversement proportionnelle à leur promotion.
Alors certes, c'est assez plaisant de voir Kad Merad subir une véritable drache au moment où il passe le panneau "Nord-Pas-de-Calais" sur l'autoroute qui le mène du Sud vers le Nord, d'autant plus quand on a vécu à Lille assez longtemps pour se rendre compte qu'il ne s'agit pas là uniquement d'un cliché. Mais fort heureusement, c'est loin d'être le seul moment où le rire de la salle de cinéma s'est fait entendre à l'unisson.
Tout d'abord, on a sous les yeux un Kad Merad fonctionnaire et assez bonhomme. Un gentil gars du Sud qui attend sa mutation sur a côte méditerranéenne depuis des années et que la Direction de la Poste va cruellement envoyer dans le Nord, où le climat y est réputé atteindre les 40°C, mais en dessous de zéro.
Ensuite, tout s'enchaîne, la découverte du langage Ch'ti, des gens du ch'nord (les ch'timis), de leur penchant pour la boisson, mais également de leur chaleur et leur gentillesse. Alors oui, on tend carrément vers le cliché à certains moments, car tout y passe : la baraque à frites, les beffrois, les briques rouges, le char à voile. Dany Boon a néanmoins réussi le tour de force de justifier certains stéréotypes poussés à l'extrême par le biais d'un scénario parfois potache mais la plupart du temps bien amené. Un film simplement drôle, qui ne restera sans doute pas culte, mais qui met en joie un dimanche après-midi !