Aujourd'hui, point de livre, point de thé, mais une soutra bouddhiste que je viens de lire, et qui, amateurs de livres, amateurs de thé, laisse à réfléchir... Presque un kôan zen.
Le vide est sans forme, mais la forme est aussi le vide.
Le vide n'est pas vide, il est en fait plein...
Il est le début de tout.
Que ferions nous sans nos vides?
Sans page blanche, y aurait-il des livres, y aurait-il des lettres? Sans page blanche, qui voudrait écrire pour nous faire partager tous les vides de l'existence, les moments inachevés, les vides que l'on cherche tout au long de nos vies à combler? Sans ces vides, voudrions nous nous acharner à longueur de vie à remplir ces présents et ces futurs qui nous définissent et font de nous l'humanité, la vie? Chercherions nous toujours à aller de l'avant? Ou tout au contraire, à nous poser devant un livre, devant une tasse de thé?
Et ces thés qui nous sont si chers... Nos théières, si minuscules soient-elles, ne nous sont-elle pas si importantes parce qu'elles sont le vide créateur de nos moments de paix? Un bloc de glaise, rouge, dense, palpable et plein, voici la genèse de nos théières, mais sans le vide que construisent nos chers potiers, quels moments pourrions nous passer autour d'une tasse de thé? Et nos tasses? Bien sur, la matière est importante, mais n'est-ce pas le vide de la forme qui nous permet d'apprécier un thé?
Sans nos vides, il n'y aurait rien... C'est lui qui nous permet d'aller de l'avant! Ultreïa!