Magazine Cinéma

Rovdyr (Manhunt) de Patrik Syversen

Par Geouf

Résumé: Dans les années 70, quatre amis partent pour une randonnée dans les montagnes norvégiennes. Sur la route, ils sont stoppés puis enlevés par un groupe d’hommes armés et cagoulés. Lorsqu’ils se réveillent, ils s’aperçoivent qu’ils sont attachés dans la forêt, prêts à être utilisés pour une chasse à l’homme…

 

Un des trucs sympas quand on voyage beaucoup pour son boulot, c’est qu’on peut découvrir des films venant d’autres cultures. Lors d’un de mes récents voyages en Norvège, j’ai donc investi dans ce Rovdyr (ou Manhunt pour l’international) dont Mad Movies avait parlé il y a quelques mois. Bon, bien sûr, il ne faut pas avoir peur du norvégien sous-titré en anglais, mais vu le résumé du film, vous vous doutez que l’histoire n’est pas des plus compliquées à comprendre. Rovdyr est un survival des plus classiques, reprenant la plupart des poncifs du genre : le début de rixe avec des bouseux locaux dans un bar miteux, la mystérieuse auto-stoppeuse qu’il ne valait mieux pas embarquer, la jeune et douce héroïne qui finit par devenir une vraie guerrière… Bref, rien de bien neuf sous le soleil de ce genre ultra balisé. Mais le réalisateur Patrik Syversen, dont c’est le premier film, ne tente jamais de faire croire que son film est plus profond qu’il ne l’est. Conscient des limites de l’exercice, il décrit des personnages plutôt stéréotypés (la jeune fille douce donc, mais aussi le petit ami un peu dominateur, la meilleur copine rebelle, et le frérot bizarre et renfermé) en quelques plans, sans chercher à trop en faire. Par conséquent, l’action est lancée très vite et le format court du film (une heure et quart) lui permet d’être très efficace et d’aller droit au but. La chasse proprement dite est donc assez rythmée et trépidante, surtout que Syversen a la bonne idée de présenter les chasseurs comme une menace invisible et omniprésente. Ils ne parlent pas, communiquant uniquement par sifflements ou à l’aide de cornes (très bonne idée, le bruit de la corne devenant très vite synonyme de danger imminent), leur visage est la plupart du temps invisible (soit hors carde, soit caché sous une bonne couche de crasse) et ils sont redoutablement efficaces et sadiques. Les débordements sanglants sont nombreux mais ne tombent pas dans la surenchère gore, rendant les blessures et autres mises à morts infligées aux héros d’autant plus douloureuses (aie les liens en barbelés !). Le grain de la pellicule et la camera portée renforcent le sentiment d’urgence et de réalisme de l’ensemble. Le final ouvert apporte une dernière dose de suspense bienvenue à ce sympathique petit film.

Bref, s’il n’est pas aussi impressionnant qu’un Eden Lake, Rovdyr est néanmoins un film carré et efficace révélant un réalisateur prometteur. Reste à voir s’il transformera l’essai dans le futur avec un script un peu plus novateur.

Note : 5/10


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Geouf 149 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines