Entre les murs ou itinéraire d'une vie de collège du 20ème avec sa classe de 4ème 3, son prof de français principal, ses élèves. 1 an dans la vie d'un prof. 2h08 au cœur d'une classe bourdonnante, jacassante, véritable microcosme d'un pan de notre société française. Esmeralda, Souleymane, Kumbha en sont les principales protagonistes. Ils ont entre 13 et 14 ans et savent faire une chose : manier la langue et ses rouages. Car dans Entre les murs, ils tchachent certes mais pas avec la même verve qu'un Krimo dans L'Esquive, non, pour eux le langage est un combat. Combat avec leur prof de français qui s'évertue tant bien que mal que mal à leur apprendre à écrire et parler correctement, combat avec les autres, les camarades, les copains qui s'insultent plus qu'ils ne se parlent, combat avec eux-même, des ados qui se cherchent, s'enferment parfois dans le silence à l'image de Khumba qui décide de plus parler à son professeur.
Mais Entre les murs est avant
tout un film sur une école de la République qui ne
ressemble plus tellement à celle d'autrefois. Marin, fait ici
la figure de l'enseignant bienveillant, ouvert, réfléchi
mais incroyablement humain dans ses actes n'hésitant pas à
se lâcher, à bout de force et de pédagogie et à "traiter" les déléguées
de pétasses. Pourquoi devrait t-on le
blâmer ce pauvre prof qui essaye de faire son métier
quand il se heurte à un mur d'incompréhension, de
mauvaise volonté et d'insolence ? Difficile en effet
d'enseigner quand l'humeur, les élèves ne sont plus là,
difficile de pas péter les plombs et d'envoyer tout en l'air
et de partir loin, loin de ce collège, de ses gosses.
Pourtant, Entre les murs ne brosse pas de portrait manichéen,
d'un côté le prof gentil, de l'autre les élèves
méchants. Dans cette classe, c'est un peu blanc bonnet et
bonnet blanc. D'ailleurs on arrive difficilement à reprocher
quelque chose à ces élèves tant la caméra
de Laurent Cantet semble épouser leur visage d'ados râleurs
et rieurs. Esmeralda, par exemple, peut agacer un moment mais dans la minute
d'après peut se proposer pour lire gentiment un extrait du
Journal d'Anne Franck, car après tout elle est intelligente et elle le sait. C'est la seule en effet dans cette classe à avoir lu La République. Un livre de Platon qui résonne dans la bouche d'Esmerala comme un résumé du film : "La
République : ça parle de l'amour, la religion, les
gens, tout ça quoi." D'Entre les murs, quoi.
LES COMMENTAIRES (2)
posté le 19 février à 16:22
nul
posté le 14 mai à 19:06
je suis totalement d`acord avec le meteur en scéne car il veut montrer la réalité entre un prof et des éléves dans une classe pendant un cour.