NEW YORK (Nations unies), 10 oct 2008 (AFP). Le responsable de l’action contre le réchauffement climatique à l’ONU, Yvo de Boer, a invité vendredi les dirigeants mondiaux à saisir l’occasion présentée par la crise financière pour rebâtir une économie qui rentabiliserait la défense de l’environnement.
Le “séisme” qui secoue actuellement le système financier “a le potentiel d’affecter négativement les négociations internationales sur le réchauffement climatique sous les auspices de l’ONU, si les occasions que cette crise présente ne sont pas saisies”, a déclaré M. de Boer dans une conférence de presse.
La crise du crédit “peut être utilisée pour progresser dans une nouvelle direction, c’est une chance de promouvoir une croissance économique mondiale verte et de rebâtir un système financier de telle sorte qu’il soutienne une croissance durable”, a assuré le patron de la Convention climat de l’ONU (CNUUC).
“Les gouvernements ont désormais une occasion de définir et de faire appliquer des politiques qui stimulent la concurrence privée dans le but d’apporter des financements aux industries propres”, a-t-il insisté.
A l’appui de ses dires, M. de Boer a affirmé que si la conférence internationale prévue en décembre 2009 à Copenhague débouchait sur un résultat ambitieux en matière de lutte contre le réchauffement, cela aurait “d’importantes retombées économiques à travers le monde, sous forme de nouveaux marchés, de nouveaux secteurs d’investissement et de créations d’emplois”.
“La haute technologie propre, l’industrie de haute qualité représentent déjà des secteurs à haut rendement pour les investisseurs”, a-t-il noté, relevant que les investissements dans les énergies propres avaient progressé en 2007 de 148 milliards de dollars par rapport à 2006, soit une hausse de 60%.
Un rapport diffusé à New York le 24 septembre, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, affirmait que le marché des produits et services respectueux de l’environnement allait doubler dans les dix prochaines années, passant de 1.370 milliards de dollars par an à 2.740 milliards USD par an en 2020.
Une conférence climat de l’ONU prévue en décembre 2009 à Copenhague doit conclure des négociations internationales, associant pays industrialisés et nations en développement et visant à la réduction des émissions polluantes.
Ces conclusions doivent succéder aux premiers engagements du protocole de Kyoto qui expirent en 2012, conformément à la “feuille de route” adoptée en décembre 2007 à Bali (Indonésie), lors d’une première conférence climat de l’ONU.
