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[HS] - The Murdock Papers

Par Tepepa

The Murdock Papers
Bendis – Maleev

Il y avait bien longtemps que je n’avais pas lu du Daredevil. Peut-être n’aurais-je pas dû. On est à la fois ravi de se retrouver en terrain connu, et déçu de voir que si peu de choses changent : toujours Fisk, toujours Ulrich, toujours Foggy, toujours Elektra, toujours la veuve noire, toujours Bullseye, toujours les mêmes, qui se font tuer et qui ressuscitent sans arrêt. Bon il y a bien quelques nouvelles dont on ne connaît pas le background, mais c’est assez limité. L’histoire est la suivante : le Caïd peut prouver que Murdock est Daredevil : il veut vendre la preuve au FBI contre sa liberté. Outre le fait qu’on imagine mal le FBI accepter ce genre de deal, on se dit immédiatement : « mais une minute, le coup de l’identité secrète de Daredevil connue du Caïd, on n’a pas déjà eu ça avec Born Again de Frank Miller ? ». Alors on se repasse la sacro sainte continuité dans sa tête, sachant qu’il y a plein de trous à combler, et on se dit que l’on a du rater plein de trucs. Ce 13e et dernier volume de la saga Bendis Maleev s’ouvre d’ailleurs sur une image d’Ulrich se remémorant s’être fait embrocher par Elektra dans un cinéma. Là aussi c’est le hic. D’abord, on est d’accord, acheter le dernier tome du run de Bendis sans avoir lu les précédents est sans doute une grosse connerie. Mais du coup, on ne sait pas si ledit embrochage est une réminiscence du même run ou une réminiscence antérieure dans la putain de sacro-sainte continuité. Et surtout, cet embrochage en rappelle un autre, à l’époque où Frank Miller débutait sur le titre, épisode où Elektra embrochait quelqu’un dans un cinéma de la même façon, avec, déjà, Ben Ulrich sur le siège d’à coté. Bref, il semblerait que 20 ans après, on en revienne toujours à Miller, et comme l’a dit Frank Miller pour rigoler, mais sans doute pas tant que ça, lors de la remise d’un Eisner award à Bendis: « Tu sais que ce prix est à moi n’est-ce pas ? ».
Pourtant, quand on lit ce Murdock Papers et qu’on le compare au Daredevil de 1982 de Miller, on se rend compte que bien du chemin a été parcouru, tant narrativement que du point de vue des thèmes abordés. Coté graphique également, les planches de Maleev sont de véritables compositions graphiques extrêmement travaillées qui constituent un véritable tour de force quand on connaît le rythme de parution effréné des Comics. Bendis humanise ses personnages à fond et les présente presque comme des types normaux qui de temps en temps mettent un costume. Alors d’accord, il y a quand même des bastons avec Daredevil, Elektra et Bullseye qui cassent des fenêtres et font des sauts de 10 mètres, mais malgré ça, le coté extraordinaire des personnages est mis à part : peu ou plus d’astuces mettant en relief les incroyables sens du touché, d’odorat ou d’audition de Matt Murdock, plus d’indication que les capacités physiques d’Elektra – qui par ailleurs semble avoir perdu sa richesse en tant que personnage – sont aux limites du super pouvoir, plus de combats réellement fracassants et démesurés. Les dessins de Maleev aussi beaux soient-ils sont extrêmement statiques, les coups manquent de punch et de vitesse, je préfère nettement les combats de Miller, beaucoup mieux découpés, par exemple dans son chef d’œuvre Elektra Lives Again. On est également carrément déçu de voir le Caïd avoir perdu son immense stature, qui entrait pour beaucoup dans l’impression de terreur qu’il pouvait provoquer. En bref, je n’ai jamais été intéressé par des histoires de super-héros évoluant dans un monde de super-héros en collant verts fluo : les histoires de super-héros sont bien meilleures quand elles sont inscrites dans un registre quotidien très réaliste. Mais là, bien que leur histoire soit très plaisante à lire : Bendis et Maleev vont trop loin dans ce sens. Dommage.

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