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Etre une femme libérée, c'est pas si facile

Par Neault
Après ce titre puisant dans le répertoire classique (bon, ok, Cookie Dingler, c'est plus festif que classique), vous vous doutez que l'on va parler de filles. Celle qui nous intéresse est, en plus, fort peu vêtue. Par contre, je ne vous cache pas qu'elle a son petit caractère.Red Sonja est une guerrière issue de la majestueuse Hyrcanie. Alors qu'elle a juré de combattre les serviteurs du Borat-Na Fori, le dieu sombre, elle va bientôt trouver sur son chemin une jeune fille lui rappelant cruellement son propre passé. Engagées sur la voie de la vengeance, les deux femmes vont faire couler le sang jusqu'à ce que leurs noms entrent dans la légende et soient sur les lèvres de tous les bardes.Mais de loin, une créature guette. Elle est plus qu'un homme mais moins qu'un démon. Elle est habile. Furtive. Et elle sert celui dont la puissance pourrait bien s'étendre, très bientôt, sur toutes les terres des royaumes hyboriens.Nous plongeons donc ici en pleine heroic-fantasy. Vous connaissez sans doute Red Sonja si vous avez déjà lu du Conan (dont elle est le pendant féminin) mais vous avez tout aussi bien pu la croiser en compagnie de notre vieux Spider-Man des familles dans un crossover récent publié dans le Spider-Man hors série #26 (ce n'était d'ailleurs pas la première fois qu'elle débarquait dans le marvelverse).Le volume dont il est question aujourd'hui, intitulé "Les Archers", est le tome 2 d'une collection publiée par Panini. Il regroupe les épisodes #8 à #12 de la toute dernière série consacrée à la jolie rousse.Le scénario est de Michael Avon Oeming que l'on avait pu voir à l'oeuvre sur Thor : Blood Oath, Powers ou la dernière mini-série consacrée à Omega Flight (et publiée dans le mensuel Marvel Heroes). L'écriture est assez convenue. Barbares très méchants, petite vengeance de derrière les fagots, culte voué aux ténèbres, bref, rien de bien nouveau, les stéréotypes les plus courants sont tous déclinés avec une rare minutie. L'histoire n'est pas désagréable si ce n'est cet ennuyeux sentiment de l'avoir déjà lue cent fois.Niveau dessin, c'est Mel Rubi qui s'y colle (plus d'autres dessinateurs prenant en charge certains flash-backs). C'est plutôt joli, le garçon sait dessiner, ça ne fait pas de doute, mais le style, trop propre, trop artificiel, ne rend pas vraiment service à l'histoire. On aurait préféré, pour illustrer ces temps sombres et violents, quelque chose de plus âpre, plus rustique. Décors et personnages, malgré l'avertissement flanquant la couverture, semblent avoir été conçus pour un public enfantin. Difficile, du coup, de rentrer vraiment dans l'univers de Robert E. Howard.Je tenais aussi à aborder une question qui vous trotte dans la tête (mais si, ne dites pas non, je sais bien que ça trottine !) : est-ce bien utile de se fringuer comme ça quand on est une guerrière ? A première vue, on pourrait penser qu'une armure constituerait un choix plus prudent. A la limite, pour le voyage, une petite laine serait également plus logique (ou un truc en peau de bestioles locales, peu importe). Eh bien en fait, l'auteur justifie un peu le côté sexy de l'héroïne. Déjà, en combat, c'est censé distraire les hommes. Bon...oui, remarque, je n'ai jamais combattu à l'épée une fille à moitié à poil mais j'avoue que je pourrais être distrait, c'est dans la limite du vraisemblable. Deuxième raison : c'est un piège. La pauvre Sonja ayant été victime dans sa jeunesse de brutes qui n'hésitaient pas à malmener et violer les jeunes filles, elle sert maintenant, grâce à sa tenue, d'aimant à connards.Fallait y penser...Un grand soin a été apporté à cette édition. On peut se réjouir tout d'abord de la présence d'une carte, simple mais pratique, du vaste monde hyborien. Une galerie assez étoffée propose également des illustrations de Red Sonja (une quinzaine en tout) par des artistes tels que les Romita (Sr & Jr), Jim Lee, Billy Tan, Joe Benitez, Greg Horn et bien d'autres. Mieux encore, nous avons même droit à un texte présentant Kulan Gath et décrivant ses pérégrinations à travers les différentes séries Marvel. Des bonus qui pourraient finalement faire envie à pas mal de Deluxe. Pour 13 euros, l'effort se devait d'être souligné.Une histoire très classique qui manque singulièrement de caractère, essentiellement à cause d'un style graphique trop gentillet, mais qui bénéficie de petits plus bienvenus grâce à un travail éditorial sérieux.Tout arrive. ;o)ps : petit coup de pub pour mon ami et "voisin" Biaze qui vient d'ouvrir son propre blog. Connaissant son érudition et sa gentillesse, je ne peux que vous conseiller de profiter de ses écrits. ;o)

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