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G7 : l’aimable course d’école

Publié le 11 octobre 2008 par Kalvin Whiteoak

C’est fou ce qu’elle et ils ont l’air fiers sur la photo de famille, les ministres des finances du G 7 à Washington : arborant de belles cravates et des mines réjouies, avec l’éternel et rigolard guide de voyage Barroso, qui est de toutes les agapes tel un fidèle passe-plats, les braves ministres pensent sans doute avoir réinventé la roue et de façon historique.

On sent comme une envie profonde de figurer aux futurs chapitres des livres d’histoire dans un moment tout aussi historique.

Mais voilà, ayant accouché d’un fameux plan en 5 points censé tout régler et calmer les esprits, il se trouve qu’il n’y a pas l’ombre d’une chance que cette “œuvre magistrale” change quoi que ce soit aux tourments actuels des places financières : d’abord, l’ensemble des points n’a rien de nouveau et surtout, ce ne sont qu’évocations littéraires et amusantes de grandes “non-idées”.

Car n’en doutons pas, aucun de ces responsables ne croit un mot de ce qu’il dit, et surtout ne va faire exactement ce à quoi il s’est engagé : chacun va continuer à faire ce qu’il veut

De purement économico-financière, la crise actuelle a pris un tour géo-politique. Non seulement des établissements style Santander l’espagnol ou Crédit Suisse (légèrement gonflé d’ailleurs vu ses futurs résultats du trimestre) se montrent déjà officiellement comme les vautours avides, mais les États ont un intérêt certain à profiter de la crise pour étendre unilatéralement leur sphère d’influence.

La Russie, certes membre “que du G 8″ est en train de sauver la mise à l’Islande: ceci n’est pas gratis en termes géo-politiques. La France a dû puiser dans sa cassette pour Dexia et Fortis: ça va ramener la guerre entre Flamands et Wallons à la mesure d’une aimable plaisanterie sans intérêt autre qu’une guerre de nains de jardins vieillis et décolorés pour assujettir encore un plat pays déjà bien gangréné.

Le Japon de son côté n’a jamais fait les choses gratuitement et le brave yankee Paulson est le premier à avoir fait l’inverse de ce qu’il préconise : laisser tomber une banque en faillite, Lehman Brothers. Sans doute un détail technique laissé à l’appréciation des États membres …

Une telle déclaration d’intention n’est que de la poudre aux yeux: pire, elle est un simple aveu d’impuissance qui n’aura aucun effet sur le mal. Il reste à espérer que le FMI, qui n’est pas très loin du Capitole (sans pour autant être une roche tarpéienne)  soit en mesure de critiquer rapidement cette non réunion et de proposer des remèdes concrets et efficaces.

On ne soigne pas une fracture du crâne avec de la pommade de grand-mère, ou plutôt simplement en parlant des vertus de cette pommade …

© iconographie Reuters


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