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Le Blu Ray: Premières Impressions

Par Geouf

J’ai investi il y a quelques mois dans une Playstation 3, premièrement parce que je suis un fan de la console de Sony depuis ses débuts, et ensuite parce qu’en tant que cinéphile j’étais très attiré par le blu ray. Du coup, dans la foulée j’ai aussi investi dans un écran Full HD de 102cm de diagonale, histoire de profiter pleinement de mes jeux et films. Après ces quelques mois de test, je me suis dit qu’il serait intéressant de donner mon point de vue sur le tout nouveau support de Sony. Je n’ai pour l’instant qu’une dizaine de blu ray et je n’en ai regardé que quatre, mais j’estime que c’est suffisant pour se faire une idée.

Premier constat, c’est indéniablement beau. J’ai personnellement acheté des films qui à mon avis valent le coup en blu ray, soit des films beaux visuellement ou comportant des scènes d’action intenses. Le premier que j’ai regardé a été La Légende de Beowulf de Robert Zemeckis. Si celui-ci m’a impressionné, j’avoue ne pas avoir été non plus énormément emballé. Il faut dire que j’avais découvert le film en salle dans des conditions optimales : projection numérique et en 3D. Donc forcément, mon écran de 102cm sans la 3D a un peu du mal à soutenir la comparaison. Mais il n’empêche que l’image est d’une beauté hallucinante, rendant totalement la perfection numérique du film. De même, le superbe L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, d’Andrew Dominik (mon film de l’année dernière), est un plaisir à redécouvrir sur ce support. Le soin apporté à l’édition (notamment à la conservation des éléments flous) est hallucinant. La magnifique scène de l’attaque du train prend une ampleur inédite en haute définition.

Mais les deux films qui m’ont le plus durablement impressionné sont Transformers et Return to House on haunted Hill. Inutile de présenter le premier, vu le carton plein du film de Michael Bay l’an dernier. Et là il faut avouer que le blu ray est totalement adapté pour ce genre de film. Les plans dans le désert sont superbes, et acquièrent une profondeur inédite, tandis que les démentielles fights entre robots  sont d’une fluidité exemplaire. Les effets spéciaux d’ILM sont encore plus impressionnants qu’en salle et atteignent la perfection. Tout concourt à ce que le visionnage en haute définition soit aussi jouissif que l’expérience en salle. J’ai hâte de voir ce que cela va donner sur Transformers 2 avec ses scènes en Imax. Le seul reproche que je ferais à ce blu ray est son temps de chargement assez long lors du lancement du disque, celui-ci installant des composants sur le lecteur.

Enfin, le dernier film de cette petite sélection, Return to House on haunted Hill, est un direct to dvd, suite du très sympathique La Maison de l’Horreur de William Malone. Si le fait d’acheter ce film en blu ray peut paraître étonnant, vous allez très vite comprendre la raison de ce choix. En effet, le blu ray de RHHH (c’est plus court) possède une spécificité bien particulière au niveau de son interactivité. A l’instar du dvd de Destination Finale 3 il y a quelques années, ce film possède une fonction seamless branching permettant au spectateur d’influer sur le déroulement de l’histoire et le sort des personnages. Et si cette fonctionnalité n’était que partiellement convaincante sur Destination finale 3 (le dvd buggait parfois pas mal et il était impossible de modifier son choix sans se retaper tout le film) elle est ici parfaitement intégrée et impressionnante. J’ai organisé hier une soirée avec des amis pour tester ce blu ray et nous avons tous été bluffés. Le métrage comporte sept « nœuds » lors desquels un choix est demandé au spectateur. Si certains choix n’influent que peu sur le reste du film (la mort du personnage est juste différente ou retardée de quelques minutes), d’autres s’avèrent tout simplement cruciaux. Ainsi, nous avons constaté au bout de 45 minutes de film que l’un des choix mettait tout simplement fin à l’aventure en tuant tout le monde lors d’une énorme fusillade ! Une grosse surprise à laquelle personne ne s’attendait. De même, certains choix effectués en début de film influent directement sur le final de celui-ci et le sort des personnages principaux. Les différentes fins peuvent aller du happy end banal à un épilogue d’une grande noirceur. L’expérience est donc très originale et on se prend totalement au jeu, tentant de voir ou mènent les différentes combinaisons. La navigation et le visionnage se font sans ralentissement notable et un temps limité lors des écrans de choix augmente la sensation d’urgence pour ne pas casser le rythme du film. Une expérience unique et ludique, donc, dont on espère qu’elle sera renouvelée rapidement.

Donc au niveau de l’interactivité et de la beauté des images, le blu ray est réellement impressionnant. Mais ce qui manque à mon avis pour que le support décolle totalement, c’est le soin apporté au packaging. Pour l’instant on se retrouve comme aux balbutiements du dvd, avec une pauvre boite en plastique bleue assez moche. Or le blu ray est pour le moment un support réservé principalement aux cinéphiles, et ces cinéphiles sont aussi très souvent des collectionneurs invétérés, privilégiant le bel objet (je le sais, je suis comme ça). Et très franchement, lorsqu’on a face à face une superbe édition dvd de La Belle au Bois dormant en forme de livre de conte et une édition blu ray avec certes une image parfaite, mais dans un packaging basique, on prend l’édition dvd. Idem pour le très beau L’Orphelinat, qui est proposé en France dans trois éditions dvd dont une somptueuse édition 3 dvd. Donc si les éditeurs comprennent ça, il ne fait aucun doute que le support va décoller. Certains font tout de même déjà de timides efforts : la FNAC a sorti une très jolie édition spéciale du superbe Into the Wild de Sean Penn que je me suis empresse d’acquérir, et j’ai commandé le coffret américain de The dark Knight, avec sa réplique miniature du batpod intégrée.

En conclusion, il est difficile d’estimer le succès futur du support, surtout auprès du grand public, mais celui-ci devrait rapidement décoller auprès des cinéphiles dès que les éditeurs investiront plus sur le packaging. Personnellement, je ne suis pas encore totalement conquis (notamment, j’ai peur que la perfection de la haute définition dénature les vieux films) mais je ne demande qu’à l’être…


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