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Premier concert du big band 31, réveillé par Philippe Léogé d’un sommeil de quelques années. D’ailleurs Philippe Léogé, ému, lance au piano solo les premières notes coloreront tout le concert de l’âme de Nougaro. Toulouse est là, dans une déclinaison longue, volubile, pleine d’émotions. Une Garonne éclate alors du pupitre des cuivres, puissante, swinguante. Et quel pupitre de cuivres : cinq sax, quatre trombones, quatre trompettes. Encadrés par une contrebasse et une batterie très présentes. Et le tout mené par le chef et arrangeur Léogé. Image du big band ellingtonien, musiciens vêtus de noir, sur une estrade en escalier, la bassiste surplombant l’ensemble et le piano étendant sa masse sur le côté. Sylvia Droste dira : « un orchestre mondial classe ». Ellingtoniens aussi les arrangements qui donnent grand espace à la puissance du son, à l’ensemble, tandis que les solistes prennent à tour de rôle la parole dans ce tourbillon. La voix de Sylvia Droste apporte du lyrisme à la force du big band : Sacha Distel, Edith Piaf, Michel Legrand sont ses invités. David Linx, long corps flexible, joue avec l’orchestre, dialogue avec le piano, la trompette, le saxophone, le trombone ; sa voix se module, répond et s’amuse. Et Nougaro revient, avec des mots. Dernier invité Claude Égéa contribue à la poésie par des chorus plein de nuances. On a un peu regretté que les invités se succèdent de manière trop morcelée (trois morceaux chacun en deux fois). L’orchestre conclut, emporté par une Hot Garonne à laquelle s’associent les deux voix, puis la trompette. Longue vie au BB 31 ! Marie-Françoise