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Dour : un petit air de fange

Publié le 20 juillet 2007 par Sami Battikh
Comment ne retenir que ça, titrer ainsi un article sur Dour? A un moment donné, il faut bien faire un choix, et si les concerts dont on taira ici l'éloge ne dure qu'une heure ou deux, l'odeur âcre de la terre en putréfaction envenime quatre jours durant. Alors oui, d'aucun diront que je suis bobo, pas roots et tutti quanti.

Oui j'ai pris mes lingettes et mon oreiller, oui je me suis brossé les dents tous les soirs. Mais je me suis aussi adaptée, messieurs. Et convenez avec moi que Dour était quand même une expérience extrême de putrescence et de dégueulasserie. Je me suis accroupie devant des dizaines de personnes et relevée ma miction faite d'un air impassible et innocent (bien obligée de faire dehors : une centaine de toilettes pour 36000 consommateurs de bière et de frites, sur quatre jours, ça fait pas vraiment rêver.)

J'ai passé à gué le ruisseau d'urine qui serpentait entre la Last Arena et le reste du festival. J'y ai même accidentellement trempé ma sandale. Un vrai bonheur, qui se vit aussi par le nez. J'ai vécu crottée de puanteur de la tête au pied, et je suis de loin la plus à plaindre à ce sujet. Quelques uns ont tout de même trouvé le courage de patienter une heure en plein cagnard pour passer sous l'un des jets de pisse - payants- qu'on appelle généreusement douche à Dour.

Enfin je me suis joyeusement vautrée dans les canettes, papiers gras et autres immondices, abandonnés par mes congénères (comme par moi même), dépossédés de leur besoins civiques par une rareté remarquable de
poubelles sur le site, et acculés à tapisser de déchets le sol du site comme celui du camping.

Dour est un égout géant. Dour est une auge à purin. Dour pique le nez et la gorge. Dour doit bien filer quelques mycoses. Messieurs les crados, vous n'avez pas mes félicitations.


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par Audrey publié dans : Festivals

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