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Le crime est notre affaire

Par Rob Gordon
Le crime est notre affaireAttention, lieu commun, digne d'une des meilleures critiques de Télé poche : Le crime est notre affaire, on aime ou on n'aime pas. Comme dans Mon petit doigt m'a dit, Pascal Thomas installe une atmosphère pittoresque, vieillotte et décalée, mêlant humour british et boulevard à la française. Il y a là-dedans des gags de toutes sortes, des hommages en veux-tu en voilà, des répliques primesautières, des numéros d'acteurs... À voir la réaction de la salle, ça fonctionne sur une bonne partie du public. Tant mieux pour eux.
Et on les comprend presque, ces gens, qui se gaussent d'une chute de Catherine Frot ou d'une vanne d'André Dussollier. En revanche, on ne les envie pas une seconde. C'est que toutes ces envies de décalage et de singularité sont tuées dans l'oeuf par l'inénarrable lourdeur du style Thomas. Incroyablement inesthétique (on parle bien de la mise en scène, pas des décors servant au film), Le crime est notre affaire est également le machin le plus téléphoné qui soit. On voit arriver les bons mots une demi-heure avant (l'exemple le plus parfait étant la consternante scène qui clôt le film), on est consterné par la fadeur des personnages et de leurs interprètes, on a envie d'étriper Frot et Dussollier, au-delà de la caricature... Seules les apparitions de Claude Rich en vieux grigou ont quelque chose de réjouissant. Mais c'est peu. Alors évidemment, on entendra dire çà et là que ce côté un peu foireux est totalement voulu, que Thomas sait exactement ce qu'il veut et qu'il n'a pas son pareil pour livrer des films rustiques et attachants. On peut également affirmer que Le crime est notre affaire est juste un film de vieux, pour vieux, sentant le renfermé et la naphtaline. En tout cas, ça n'est pas du cinéma.
3/10

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