Economie mondiale : La Chine dépasse l’Allemagne

Aucun pays européen sur le podium du hit parade des PIB…

DECRYPTAGE RELATIO par Louis PETITJEAN : Même Jean-Pierre Papin rêve de la Chine : il est sur les rangs pour entraîner l’équipe nationale de football… Elle est vraiment réveillée,cette Chine qui faisait rêver Alain Peyrefitte ! Elle est tellement réveillée qu’elle donne des insomnies à quelques responsables de l’économie mondiale : « L’Atelier chinois » tourne trop vite pour le reste du monde.

C’est incontestablement l’un des événements internationaux de la semaine écoulée qui sont le plus chargés de conséquences pour la vie des européens : l’annonce que l’économie du géant chinois, après avoir détrôné la France et la Grande-Bretagne, devient la troisième puissance mondiale. Avec un PIB probable d’au moins 3100 milliards de $ (contre 2900 à l’Allemagne).Elle talonne de près le Japon et les Etats-Unis qui ne sont pas surpris par ces évolutions, mais stupéfaits par leur rapidité et leur ampleur. Quelques chiffres : >>>La croissance chinoise pour le deuxième  semestre fait (au moins) un point de plus que prévu. Elle flirte avec les 12%. Et un homme d’affaires alsacien qui a trouvé en chine un champ d’action à la mesure de son dynamisme ici trop bridé me dit : « Tous les chiffres sont faux. Ils ne reflètent que des moyennes nationales. Ils sont limés par les disparités régionales. Mais dans les zones les plus dynamiques e mot croissance est trop faible : c’est de l’expansion sidérale et sidérante »

>>>Les investissements en capital fixe ont augmenté de 25,9 % ces six derniers mois. La production industrielle, elle, a crû de 18,5 %. L'inflation a atteint 3,2 % pour le premier semestre et même 4,4 % en juin, au-delà de l'objectif annuel de 3 % fixé par le régime.

>>> Les  exportations  volent vers un nouveau record :+ 85 %  depuis le début de l'année. Personne ne fait mieux

>>> La frénésie   boursière des cadres chinois est telle que  l'indice de Shanghaï qui s’est envolé de 130 % en 2006 a encore gagné  50 %  dans  les six premiers mois de 2007. Et cela va continuer malgré le triplement de la taxe sur les transactions opérées sur les marchés et le relèvement des taux de la banque centrale  pour tenter de retenir les capitaux dans les banques. Evidemment, il y a un « hic » : trop c’est trop. La surchauffe menace… ou est déjà là. La montée des inégalités sociales, l'accumulation spectaculaire de liquidités, les créances douteuses, l'inflation, en particulier pour les prix de l'alimentation et de l'immobilier ou encore la pollution extrême sont autant de facteurs d'instabilité pour le régime. Et Pékin doit compter aussi avec les pressions extérieures qui invitent à un peu plus de sagesse…
Mais la dynamique est trop forte (et les gains des « cadres » sont trop importants) : l’hyper capitalisme à la mode sino communiste est bien « ce bolide en pleine lancée qui peine à trouver la pédale de frein », pour reprendre ce qui est devenu un lieu commun dans les commentaires d’experts.

Les autorités font mine de vouloir maîtriser la machine en folie : les taux directeurs ont été relevés deux fois, les réserves obligatoires des banques cinq fois, et des réformes fiscales viennent d’être mises en place pour freiner les exportations.

« Nous continuerons à renforcer et à améliorer les mesures de contrôle macroéconomiques », dit le porte-parole du Bureau national des statistiques, Li Xiaochao. Mais on est loin des mises en gardes du PCC, au dernier Congrès national du peuple qui avait qualifié la croissance d'« instable, non équilibrée, mal coordonnée et insoutenable ».
Pour les Européens, un double problème se pose : quantitatif et qualitatif. Non seulement, la concurrence chinoise s’étend sur le continent et sur les marchés extérieurs (en Afrique notamment) mais surtout elle change qualitativement et touche des secteurs jusqu’ici à l’abri : automobile, espace, aviation, transports, haute technologie…

En attendant la suite, un constat : dans le hit parade de la puissance économique mondiale, il n’y a plus de pays européen sur le podium… 

Louis PETITJEAN

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