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Turquie: pari gagné pour les islamistes

Publié le 22 juillet 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

Premières estimations: l'AKP serait en tête des élections législatives: le Parti de la justice et du développement, au pouvoir, obtiendrait, selon les premières estimations, 50,8% des voix, selon CNN-Tûrk

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan (Reuters)

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan (Reuters)

Selon ce décompte, le principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), recueille 15,7% des suffrages, talonné par le parti de l'action nationaliste (MHP, nationaliste) avec 13,9% des voix.
Le dépouillement des bulletins a commencé par des provinces de l'est où l'AKP est particulièrement fort.
Les partis doivent franchir un seuil des 10% des voix à l'échelon national pour être représentés au Parlement. 
42 millions d'électeurs 
Plus de 42 millions de Tucs étaient appelés aux urnes, pour des législatives après une grave crise politique qui a illustré avec éclat les divergences sur l'avenir du pays entre un parti au pouvoir issu de la mouvance islamiste et un camp laïc soutenu par l'armée.
Le parti de la justice et du développement (AKP) du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan (AKP) était, selon les sondages, le grand favori du scrutin dont l'enjeu est avant tout l'ampleur de sa victoire après cinq ans au pouvoir.
RAPPEL: Recep Tayyip Erdogan, 53 ans, a été contraint de convoquer des élections anticipées, théoriquement prévues en novembre, après l'échec de l'AKP à imposer au Parlement l'élection de son candidat à la présidentielle, le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül, ex-figure de la mouvance islamiste.
Pour les milieux laïcs (armée, bureaucratie, justice, enseignement supérieur notamment), qui soupçonnent les islamistes modérés de l'AKP de vouloir infiltrer l'Etat turc, le président est considéré comme un gardien de la laïcité.
Le camp laïc a massivement manifesté contre l'AKP à Ankara et Istanbul et l'armée, qui a fait tomber quatre gouvernements depuis 1960, a lancé une mise en garde contre toute remise en cause de la laïcité, principe fondateur de l'Etat turc créé en 1923 par Mustafa Kemal dit Atatürk. Après l'annulation du 1er tour de la présidentielle par la Cour constitutionnelle le 1er mai, Recep Tayyip Erdogan décidait de convoquer des élections pour sortir de l'impasse.
Vote obligatoire
Le vote étant obligatoire en Turquie, le taux de participation est traditionnellement élevé, avec un record de 93,3% aux législatives de 1987. Selon les médias turcs, plus d'un quart des électeurs, soit 11 millions sur 42,5 millions au total, se sont d'ailleurs déplacés à travers le pays ces derniers jours pour pouvoir voter dans la circonscription où ils sont inscrits. La grande autoroute reliant Istanbul et Ankara, les deux métropoles du pays, était embouteillée dès samedi soir, en vue du scrutin. Des dizaines de milliers de personnes ont également interrompu leurs vacances pour aller voter
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Barroso: "La Turquie n'est pas prête à rejoindre l'UE"

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso (Reuters)

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso (Reuters)

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso estime que la Turquie, appelée, dimanche 22 juillet, à renouveler son Parlement, n'est pas prête à rejoindre l'Union mais que les négociations d'adhésion ouvertes en 2005 doivent se poursuivre.
"Soyons honnêtes. La Turquie n'est pas prête à devenir membre de l'UE et l'UE n'est pas prête à accepter la Turquie comme membre. Ni demain, ni après-demain", a-t-il déclaré au journal grec Kathimerini.(avant, bien sûr , de conna^tre le résultat des éléections)
"Ne pas fermer la porte"
Barroso appelle toutefois les Etats membres à ne pas fermer pour autant la porte au nez des Turcs. "Personnellement, je crois que c'est une question de crédibilité pour l'UE (....) Je voudrais demander à la France et à tous les Etats membres de ne pas revenir sur la décision que nous avons prise ensemble et de poursuivre les négociations", a-t-il ajouté.
Le nouveau président français, Nicolas Sarkozy, s'est déclaré hostile à une adhésion de la Turquie à l'Union.
Accélérer les réformes
Dans une interview cette semaine à l'hebdomadaire allemand Die Welt, le commissaire européen à l'Elargissement, Olli Rehn, demandait à Ankara d'accélérer les réformes après les élections législatives afin de relancer les discussions sur son adhésion. "L'an dernier, le processus de réforme s'est ralenti. Après les élections législatives, nous attendons de la Turquie qu'elle relance ce processus et qu'elle fasse des progrès en direction de l'UE", a-t-il dit.
En raison de la politique d'Ankara envers Chypre, les discussions sont gelées sur huit des 35 chapitres en négociation
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La Turquie en faits, en chiffres


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