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Le Père Serge, par Tolstoï

Par Alain Bagnoud
   La tentation de Saint Antoine, par Brueghel

En lisant Le Père Serge, une longue nouvelle de Tolstoï (70 pages en livre de poche), je repensais à un roman que j'ai parcouri il y a déjà plusieurs années, sur le même sujet. De François Weyerganz. Vous savez, il a eu le Goncourt il y a quelque temps, pour un livre qui n'était de loin pas son meilleur.
Récompense d'une oeuvre, peut-être. Weyerganz a mérité de la patrie, notamment avec son Franz et François, où il règle ses comptes avec son père, écrivain aussi.
Comme Le Père Serge, le roman de Weyerganz parlait d'un saint. Les époques étaient différentes. Les premiers siècles de la chrétienté pour celui-ci, les années 1840 à Pétersbourg pour celui-là. Mais il y a des similitudes fortes.
Tous deux, par exemple, quittent le monde plus ou moins par orgueil, deviennent ermites, leur réputation croît, ils attirent petit à petit la foule et, piégés, doivent fuir, disparaître, changer d'identité. Puis ils effectuent un trajet personnel pour se dépouiller du monde, de l'orgueil, du moi, pour atteindre à l'humilité parfaite et à la dépossession radicale, qui rime avec l'ouverture et la transparence à Dieu.
Avec quelque chose de plus âpre chez Weyerganz, de plus radical et qui frise l'inhumain, où il y a chez Tolstoï de l'effusion et un peu de douceur.
Enfin, ce sont surtout des documents un peu inquiétants. Car qui rêverait de tout quitter et de devenir un saint aujourd'hui, dans nos sociétés? De cette manière?
Ou, en tout cas, ces gens-là n'ont plus valeur d'exemple...


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