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Le Sablier - Hinako Ashihara

Par Vanina Delobelle
Le Sablier - Hinako Ashihara Un peu de douceur dans ce monde de shonen combatifs, qui reprennent parfois trop fortement à mon goût leur sens littéral de « sang bouillant », ne nuit pas…voilà le sentiment premier que m’évoque ce manga. Une histoire d’amour, complexe comme elles le sont. Des incertitudes, comme une effusion de points d’interrogations dans un esprit d’adolescent. Des départs, programmés par le planificateur destin ou par la volonté « de ne plus »…et 14 années à diffuser sans retenu possible des grains de sable dans ce goulot fragile et rétréci qu’est le sablier.

Une amorce pour vous donner envie :
Un divorce, un déménagement, un village maternel et des souvenirs avec lesquels il est dur de renouer : des points de départ qui conduisent An, notre héroïne, dans la contrée montagneuse qui a vu grandir sa mère. Elle gardera avec elle, précieusement, un sablier miniature, achat post-visite d’un musée hébergeant le plus grand sablier du monde : un zoom concret symbolisant la vie qui s’écoule pour chacun.

Campagne contre ville, inconnus contre amis de longue date, An s’accoutume péniblement à ce nouveau chez-elle et à ces grands-parents un peu froids, comme les lieux qui entourent leur maison. Une adaptation à une existence bis qui laissera peu de temps à An pour voir le mal-être de sa mère face à ce flash-back obligatoire, qu’elle a pourtant cherché à fuir il y a bien des années. Mais, petit grain de sable porteur d’espoir, Daigo va bientôt entrer dans le nouveau monde d’An, pour le colorer…malgré de futures épreuves qui lui montreront que le sablier est cassable, que le sablier peut accélérer sa vitesse d’écoulement sans y prêter garde, que le sablier ne connaît pas le mot « retour ».

Mon avis :
J’ai déjà parcouru, en délectant chaque seconde écoulé, 4 volumes de ce manga. Je suis impatiente de rapprocher les première et dernière scènes (toutes les deux conjuguées au présent avec un passé lourd de 14 ans pris en sandwich)…10 volumes au total qui feront se rejoindre l’actuel. Rassurez-vous, il ne s’agit pas d’un amont de sentiments guimauve, car des thèmes plus délicats viennent ponctuer la vie d’An, comme le suicide, l’acceptation de la disparition d’êtres chers ou la dépression. Un manga doux, languissant, mélancolique, aux traits délicats comme l’est la narration. Certes, les grains de sable ne s’écoulent pas à vitesse effrénée, mais le manque d’actions, que certains vigoureux pourraient reprocher à ce shojo, est largement compensé par le message que nous transmet ce Sablier : « chérissons le temps qui passe ».

Emilie Genévrier


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