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L'ordre des grandmontains

Par Elisabeth Leroy

eglise st michel de grandmont.jpgNé au Moyen Age, dans le courant du grand mouvement monastique de l'époque, l'ordre de Grandmont ne connut pas la même renommée que celle des Bénédictins, des Chartreux ou des Cisterciens, datant pourtant de la même époque. L'austérité de sa règle est probablement à l'origine de ce qui le démarque des autres ordres monastiques d'alors, bien que tous reposaient sur le même idéal de pauvreté et d'humilité.

Fondée en 1076 par l'ermite Etienne, la communauté des ermites de Muret (Limousin) s'était retirée à la mort de son fondateur (1125) dans un lieu encore plus sauvage, appelé Grandmont, qui devait lui laisser son nom. L'ordre se développait alors assez rapidement dans les régions limitrophes, créant des maisons appelées "celles" en Poitou, Auvergne et Languedoc en particulier. C'est ainsi que moins d'un siècle après la mort d'Etienne de Muret, l'ordre comptait déjà près de 150 celles dans le centre et le sud-ouest de la France, le monastère du Lodévois étant l'une des quatre implantées en Languedoc.

La simplicité et le dépouillement de ces celles reflètent assez bien ce qui était imposé aux religieux, familièrement appelés "les Bonshommes", par la Règle de Saint-Etienne.

Celle-ci imposait en particulier à ses membres une solitude absolue. Ce qui explique en partie le fait que les celles aient souvent été fondées dans des endroits isolés, parfois clôturés naturellement par des forêts. Jeûne, silence et pauvreté, individuelle ou collective, étaient imposés aux moines, lesquels devaient survivre grâce à leurs aumones et leur travail manuel au sein de leur celle.

Suite à une grave crise disciplinaire, par manque de hiérarchie et d'autorité véritable, l'ordre des grandmontains fut réorganisé en 1317 parle pape Jean XXII. Celui-ci plaça à sa tête un abbé général et regroupa les quelques 150 celles existantes en 39 prieurés conventuels, dont celui de Saint-Michel de Grandmont, en terre lodévoise. Dans le même temps, certains assouplissements furent apportés à la Règle. Mais ceci n'empêcha pas le déclin progressif de cet ordre au cours des siècles suivants. Un déclin accentué par la Guerre de Cent Ans et les guerres de religion. Ainsi en fût-il pour le prieuré de Grandmont, en dépit d'un dernier sursaut relevé au cours du XVIIè siècle.


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