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Le jeu royal d’Ur : antiquité ludique

Par Julien Peltier


royal d’Ur antiquité ludique

Divertissement ancestral, et probablement l'un des plus anciens jeux traditionnels, le « Jeu Royal d'Ur » doit son nom à la vallée dans laquelle le plus vieil exemplaire conservé fut découvert, en Mésopotamie (l’actuel Irak). Il daterait de... 2600 ans avant J.C.! Perdu durant des milliers d'années, c’est l’archéologue britannique Sir Leonard Wooley qui le redécouvre en 1920, lorsqu’il mit au jour les trésors de l’art antique assyrien et mésopotamien. Jeu proche du jacquet et du backgammon, le « Jeu Royal d’Ur » était pratiqué par les hauts dignitaires sumériens, ce qui explique l’adjectif qui lui est associé.

Par ailleurs, une tablette de forme cruciforme et d’origine babylonienne fut découverte par Irving Funkel, conservateur au musée britannique. La tablette remonterait au second siècle avant J.C., et décrirait les grands principes du jeu. À l’époque, des osselets étaient utilisés en guise de dés.
La tablette indiqua le nombre et le nom des pièces, les dés (deux osselets : l’un de mouton, l’autre provenant d’une vache) et quelques détails sur les lancers. Il est clair que chaque pion d’un même joueur était différent d’un autre, et qu’un jet était nécessaire pour savoir qui entame la partie. Les cinq rosettes semblaient également jouer un rôle primordial, du fait qu’elles étaient supposées porter chance au joueur. Un pion ne s’arrêtant pas dans une rosette devait être pénalisé. Le scribe avait déterminé le destin de chacun de manière poétique, puisque chaque victoire ou perte correspondait aux efforts pour gagner suffisamment de nourriture, boisson ou amour.

Article : Le jeu royal d’Ur

La description du mouvement des pions est inexistante. Sur l’arrière de la tablette, on distingue trois ou quatre carrés portant des signes du zodiaque et des messages de fortune ou d’infortune. Finkel voit simplement dans le jeu une application divinatoire, au sujet du sort que réserve le destin aux joueurs. Par conséquent, aucune règle du jeu ne fait réellement autorité, et d’innombrables variantes plus ou moins fantaisistes semblent exister.
Les règles du jeu
Le « Jeu Royal d’Ur » oppose deux joueurs au cours d’une partie dont la durée approximative est d’une demi-heure. Le but du jeu est de faire sortir ses sept pions du plateau en effectuant un parcours. Trois dés à quatre faces par joueur (de la forme d’un tétraèdre régulier, et avec 2 faces marquées par dé) sont utilisés pour gérer ces déplacements : selon le nombre de sommets marqués, le joueur avancera ses pions sur le parcours, ou pourra en faire entrer de nouveaux.
La correspondance est la suivante :
• Aucune face marquée : 4 cases
• Une face marquée : 0 cases
• Deux faces marquées : 1 case
• Trois faces marquées : 5 cases

Aussi étrange que cela puisse paraître, cette correspondance rend certaines cases inaccessibles, ce qui donne un aspect plus stratégique au jeu.
En début de partie, chaque joueur lance les dés. Celui qui obtient le total le plus élevé commence (en cas d’égalité, les joueurs relancent les dés). À chaque jet de dé, sur un 1 ou un 5, le joueur peut faire rentrer l’un de ses pions sur la rosace correspondante. La case de départ correspond à la rosace située dans le rectangle comportant six cases.
Article : Le jeu royal d’Ur

Chaque pion progresse d’un nombre de cases indiqué par le lancer de dés, sauf quand il est dans un refuge. Si un pion atteint une case déjà occupée par un pion adverse, il le retire du jeu et celui-ci devra recommencer le parcours.
Chaque case ne peut être occupée que par un seul pion, excepté la case d’arrivée. Les rosaces et la dernière case sont des refuges. Tout pion occupant la dernière case ne peut quitter le plateau que sur un 4 ou un 5. Le gagnant est celui qui fait sortir la totalité de ses pions
Rubedo
Sources et approfondissements (en anglais) sur
> geoludie.com
> wikipedia


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