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AFTERSCHOOL D'Antonio Campos

Par Kilucru


AFTERSCHOOL
Un film d'Antonio Campos
AAvec Ezra Miller, Jeremy White, Emory Cohenfrom Etats-Unis


Synopsis


Nouveau venu dans un prestigieux pensionnat de la Côte Est, le jeune Robert passe son temps libre à surfer sur Internet, à la recherche d’images violentes ou pornos. Intégrant l’atelier audiovisuel, il filme par hasard la mort tragique par overdose de deux étudiantes...Leurs vies deviennent le sujet d’un projet audiovisuel conçu par la direction pour accélérer le processus de deuil collectif. Mais ce projet crée une atmosphère de paranoïa et de malaise parmi les étudiants et les enseignants.
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Robert vis en dehors des cours à travers internet, passant sans complexe des images innocentes de jeux d’enfants, à celles plus glauques comme l’exécution de Saddam Hussein, pour finir par se masturber sur les images d’un site pour adulte.
Peu porté sur le sport celui-ci a intégré l’atelier audiovisuel, chargé de réaliser un « portrait visuel « de l’établissement, il filmera presque malgré lui la mort violente des deux jumelles, une overdose sanguinolente qui fascine et tétanise Robert, attirance étrange, au lieu de donner l’alerte il s’en approche à en sentit le dernier souffle..Froidement !
Ce tragique accident, la mort de ces deux pensionnaires va bouleverser la vie de ce (très) respectable pensionnat et celle de Robert également. Convié à réaliser un court hommage en DV sur les deux jumelles, il marque de sa patte sa réalisation assisté par son binôme de l’atelier vidéo . Tous deux marqués par le sceau de cette mort violente, connaissent ensemble leur premier rapport sexuel, bref, animal, champêtre, réponse à la mort qui vient de traverser l’enceinte de cet honorable établissement.
Alors qu’au dehors s’organise « l’opération nettoyage », ne pas laisser l’effroyable ruiner une aussi noble institution, rassurer les familles, chanter les louanges de ces deux anges perdus, en fait on met les « enfants » ici comme on range un jouet encombrant au placard, c’est du moins le cas pour Robert dont la mère s’inquiète dés le début d’un retour avancé de son fils qui clame qu’il ne s’habitue pas et tombe sur une oreille de la plus mauvaise foi.
Est-ce parce qu’il a deviné un plus grand désarroi que le sien, masqué par l’usage de stupéfiant chez les jumelles, ces filles tout en haut de l’échelle sociale donc respectées et ménagées ainsi que leur famille, Que Robert va mettre une application toute particulière dans son investigation.
Sa façon d’utiliser sa caméra, il cadre, il laisse tourner, superbes effets, cette minuscule DV et au loin, tres loin « le château » du lycée, le bureau du directeur, interview, il demande à deux reprises à ce que l’on reprenne ..et la caméra poursuit imperturbable, plan large englobant le bureau, le directeur et la visionneuse de la caméra DV qui renvoie le visage du dirlo, masque s’appliquant sur le corps de celui-ci !


Dans l’ensemble ce film est d’une grande violence, rage contenue, non pas celle qu’il montre, telle l’overdose, mais par l’atmosphère qui s’en dégage, ce collège, ce pensionnat ressemble à une cocotte minute sous pression où rien surtout ne doit filtrer, s’échapper qui risquerait d’entacher sa respectabilité. Les deux élèves décédées furent elles « cocaïnées » à y laisser leur peau, Robert sait et se taira..et tout le monde préfère cela..Le psychologue ne l’avait il pas averti !
Depuis comme tant d’autres..Robert avale ses petites pilules..Stupéfiants..NON !
Voilou, bien évidemment on songe immédiatement à Gus Van Sant et « Elephant » mais aussi aux films de Michael Haneke, en tous cas une excellente première œuvre !
Excessif.Com "..sur l'adolescence, on peut y trouver une réflexion - pas nouvelle mais fascinante - du lien entre le réel (l'ado passivement planté devant son ordinateur, la litanie scolaire des jours qui se suivent) et le virtuel (les fantasmes induits par le médium de tous les possibles). On peut également le considérer sous un autre angle. Comme un film fantastique qui raconte comment la mort soudaine de deux soeurs jumelles bouleverse un univers bourgeois hermétique à la violence du bas monde. Sa force finalement, c'est moins de proposer le portrait d'un ado fâché avec l'existence ..... que d'ausculter le deuil collectif d'étudiants dont la culpabilité fait revenir des fantômes de mauvaise conscience...."
àVoir-àLire.Com "...Un premier long métrage qui dissèque le lien entre le réel et le virtuel et part d’un portrait d’adolescent antipathique pour lorgner vers le deuil communautaire et le fantastique ouaté. Conceptuel mais fascinant au-delà des attentes...."


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