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France -Allemagne : des divergences industrielles

Publié le 23 juillet 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

LE COMMENTAIRE RELATIO: Encore un dossier franco-allemand qui ne sent bon ni l'amitié franco allemande, ni l'esprit européen. Si les information squi suivent se vérifient, M.Sarkozy devra s'en expliquer... Le "patriotisme industireil" est une chose, L'esprit nationaliste en termes industriels en est une autre. Surtout quand l'on est tenté de revenir sur des engagements d'Etat pris. Les sentiments pro-européens de Sarkozy affichés à travers des discours et des symboles, c'est bien. Mais ce sont les actes qui comptent le plus....

Le temps des grimaces...

LES FAITS (repris sur LE MONDE):Les spéculations ont repris autour de l'avenir du groupe français Areva, numéro un mondial de l'industrie nucléaire. Nicolas Sarkozy souhaiterait que l'Etat français rachète la part (34 %) que l'allemand Siemens détient dans Areva NP, la filiale d'Areva chargée de la construction des réacteurs nucléaires, notamment de l'EPR (European pressurized water reactor), assure WirtshaftsWoche, l'hebdomadaire économique de Düsseldorf, dans son édition du lundi 23 juillet. Interrogé, l'Elysée a indiqué ne faire "aucun commentaire", refusant de confirmer ou de démentir un tel scénario.

Le président de la République aurait ensuite l'intention, selon le magazine allemand, de créer un grand groupe d'énergie franco-français en fusionnant Areva, le géant du BTP Bouygues et le fabricant de turbines et de matériels ferroviaires Alstom. Ces deux entreprises ne cachent pas, depuis des mois, leur volonté de se développer dans le nucléaire civil, un secteur en pleine expansion dans le monde où de nombreux pays vont lancer ou relancer des programmes de construction de centrales.

C'est en 2000 que Framatome ANP et Siemens KWU ont fusionné leurs activités nucléaires pour créer cette co-entreprise franco-allemande à l'origine de la conception de l'EPR, le réacteur de troisième génération. Le pacte d'actionnaires, qui court jusqu'en 2011, prévoit qu'Areva dispose d'une option d'achat (put) sur la part de Siemens si les Allemands le souhaitent. Areva a inscrit cette part dans ses comptes pour 1,1 milliard d'euros.

Mais pourquoi Siemens se désengagerait-il du nucléaire ? Son nouveau PDG, Peter Löscher, aurait demandé à la chancelière allemande, Angela Merkel, de défendre les intérêts de son groupe. Un des ses porte-parole indique, lundi, que Siemens "entend rester actionnaire et en discute actuellement avec la maison-mère Areva". A Paris, chez Areva, on juge que la coopération a été "fructueuse" et que "l'évolution du capital d'Areva NP n'est pas à l'ordre du jour".

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"L'Europe a besoin d'un géant"

La France souhaiterait racheter la part détenue par Siemens dans Areva NP. Le groupe a démenti lundi. Néanmoins, l'intervention de l'Etat se justifierait-elle ?

- L'Etat a un rôle déterminant dans tout ce qui touche à l'énergie. Cela s'explique par le besoin d'une sécurité énergétique sans faille.
Ainsi, même si une ouverture de capital peut être souhaitable, l'Etat gardera sa mainmise sur le capital d'Areva -au moins sur la majorité.
A terme, l'idée serait de préparer la constitution d'un géant français de l'énergie via une fusion entre Areva, Alstom et Bouygues. Quid de la création d'une telle entité au niveau de la concurrence ? Une telle opération est-elle nécessaire pour rester compétitif ?
- L'Europe a besoin d'un géant, car la concurrence joue principalement au niveau mondial. Et elle est farouche. Il faut l'entendre plus à l'échelon du continent qu'au niveau du pays.
Le marché du nucléaire ne nécessite qu'un seul opérateur par continent, compte-tenu des imposantes barrières à l'entrée.
En gros, une technologie est maîtrisée par un grand groupe. Aujourd'hui, on travaille sur des contrats de troisième ou quatrième génération.
D'un point de vue économique, il n'y a pas de place pour plus de 3 ou 4 opérateurs au monde. C'est d'ailleurs le cas actuellement. Parmi les principaux acteurs, on compte les Japonais, les Américains et les Russes. L'Europe doit se positionner afin de faire face à la concurrence internationale.
Concernant les problèmes de concurrence, cela est difficile à anticiper. Des "morceaux" devront peut-être être séparés. Mais la décision est avant tout hyper-politique.
Le nucléaire continue-t-il d'inquiéter ou est-il devenu une énergie indispensable ?

- Le nucléaire fait toujours peur, mais il est indispensable.
Il demeure la principale énergie en France. On ne pourrait pas se permettre de fermer une centrale. Dernier exemple en date: le réacteur EPR de Flamanville est essentiel au maintien de l'indépendance énergétique de l'Hexagone en matière d'électricité.
Pour l'instant, l'équilibre entre l'offre et la demande est assuré. En revanche, l'éolien ne suffira pas à répondre à une demande qui va en s'accroissant, et ne comblera pas les conséquences du vieillissement des centrales nucléaires.
Dans ses prévisions à l'horizon 2020, le gestionnaire français du réseau de transport électricité (RTE) estime que l'approvisionnement de la France en électricité sera assuré jusqu'en 2012, compte tenu des moyens de production d'électricité actuels ou en construction. Mais nous manquerons d'électricité dès 2020 si rien n'est fait. Or, les technologies actuelles ne combleront pas ce déficit sans le nucléaire.
Propos recueillis par Chloé Dussapt

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