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Dernier Maquis - De Rabah Ameur-Zaïmeche

Par Kilucru
Dernier Maquis - De Rabah Ameur-ZaïmecheDernier Maquis
Un film de Rabah Ameur-Zaïmeche
Avec Salim Ameur-Zaïmeche, Abel Jafri, Sylvain Roume, Larbi Zekkour, Christian Milia-Darmezin ....
Résumé
Au fond d'une zone industrielle à l'agonie, Mao, un patron musulman, possède une entreprise de réparation de palettes et un garage de poids-lourds. Il décide d'ouvrir une mosquée et désigne sans aucune concertation l'imam...°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Mao (Rabah Ameur Zaimeche lui-même) incarnant un patron progressiste, n’encourage-il pas ses employés à fréquenter la mosquée une fois par semaine, ne crée et ne met-il pas un lieu à leur disposition dans l’enceinte même de l’usine ?
Ce que Mao n’oublie pas non plus c’est de désigner « à mots couverts » l’iman, un vieil et attaché employé. Dans cette petite entreprise où l’on retape des palettes, ces fameuses palettes dites europe , tous les ouvriers sont musulmans comme leur boss ou en passe de le devenir comme Titi (Christian Milia-Darmezin) qui ouvre le film par ses interrogations sur comment devenir un bon musulman et sa rocambolesque mésaventure suite à une circoncision improvisée, cela en dit long aussi sur le désarroi et l’ignorance, terrain par ailleurs fertile à de nombreuses croyances.Dernier Maquis - De Rabah Ameur-Zaïmeche
Si tous sont musulmans, aux africains la manutention, aux nord-africains l’atelier de mécanique. Quasi un système de castes bien que non inscrit mais qui saute aux yeux. Des travailleurs africains plus malléables car certainement plus vulnérables, la scène où à l’abri d’un sous-bois, leur représentant, « le chef du village » revendique pour lui et les siens le payement des heures sup’ et une augmentation et n’obtient pour toute réponse que le silence et la fuite de Mao, éloquent!
L’attitude de Mao possède une allure calculatrice mais aussi terriblement paternaliste , au siècle dernier on construisait des maisons pour y loger ses ouvriers, les avoir sous la main, quasi menottés car l’usine et leur foyer ne faisaient alors qu’un ! Voici ce que l’on retrouve ici, « être un bon musulman c’est faire correctement son travail » semble professer l’iman.
Sartre énonçait l’idée qu’il fallait s’élever dans la hiérarchie sociale jusqu’à devenir quasi bourgeois pour enfin faire sa révolution, l’esprit ouvert. Le ventre affamé se satisfait d’avoir à manger, une fois repus l’esprit peut enfin réfléchir !Dernier Maquis - De Rabah Ameur-Zaïmeche
Les mécanos, refusant l’option de l’iman désigné, créent une mosquée dissidente, en conflit donc avec option patronale, Mao qui ne dit rien mais presque sournoisement, en baissant les yeux, annonce la fermeture prochaine du garage…Basse vengeance.. ??
Remarquablement filmé, dans un périmètre assez restreint, surtout des rangées de palettes, des montagnes de bois rouges, rouge « mao ».. ? Du haut de ces pyramides de bois , on lance l’appel à la prière soudain couvert par le son d’un vol aérien…s’envole-il vers l’Afrique ? Des palettes au final aussi refermant le cercle…pour quelle issue ?
Le mérite est aussi d’en faire une œuvre légère, d’éviter le pesant du trop politique, certaines séquences peuvent prêter à sourire, et puis c’est bourré d’humanisme, qualité et défauts confondus et si Mao est silencieux aux moments les plus cruciaux c’est aussi pour nous permettre de faire notre propre choix…Et vous voyez je ne m’en suis pas privé. ..Au risque de m’être gouré moi !
Excessif.Com "..Dernier Maquis se fait chronique sociale acerbe, réflexion sur le fait religieux, brûlot politique et citoyen sur les rapports interpersonnels dans l'entreprise mais plus encore, oeuvre cinématographique d'une incroyable intensité esthétique. Le tout en évitant les pièges de la caricature, du communautarisme et en nous épargnant de surcroît tous les écueils possibles du film social simpliste ou donneur de leçons..."
CritiKat.Com "...La grandeur de ces films, et plus encore de Dernier Maquis, est l’habileté avec laquelle Rabah Ameur Zaimeche travaille ensemble forme et fond, pose des questions en portant un regard humaniste sur ses personnages en même temps qu’il joue avec les couleurs, formes et rythme d’un film qui s’offre à la contemplation autant qu’à la réflexion..."

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