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Dernier Maquis

Par Luc24

La critique  

Dernier Maquis
 Un film politique à l'esthétique irréprochable

 

Bienvenue dans la zone industrielle où chaque jour viennent travailler des employés légèrement, pour ne pas dire totalement, exploités. Ils travaillent tous pour une entreprise qui mêle réparation de palettes et garage de poids lourds. Le patron, Mao (Rabah Ameur-Zaimeche), veille à ce que le climat reste bon, bien qu’il ne paye pas ses hommes depuis quelques temps. Et voilà qu’une idée lumineuse lui vient en tête : il ouvre une mosquée et impose l’imam. Le but est clair : influencer, conditionner les employés par la religion afin d’éviter des mouvements de protestation. Mais tous les hommes ne sont pas crédules et certains vont peu à peu se décider à se révolter…

Dernier Maquis

Les films politiques et sociaux ne cessent de se multiplier en France, généralement portés par une critique dithyrambique qui salue leurs messages. Avec Dernier Maquis, Rabah Ameur-Zaimeche ne se contente pas de dresser un triste constat, il délivre en plus une belle réalisation en faisant de ses palettes un artifice plastique absolument subjuguant. Par moment on se croirait devant du cinéma tableau, on admire l’œuvre d’un plasticien. Ce côté esthétique est indéniablement la grande force de son nouveau long métrage et permet de surmonter avec brio une première partie qui pourra sembler assez austère aux non habitués du genre du film social.

Dernier Maquis

Plans fixes, très peu de mouvements de caméra comme pour souligner l’immobilisme des personnages : dans un premier temps le réalisateur pose le décor et ses personnages. Il prend son temps, mélange le portrait d’un quotidien assez ennuyeux à des scènes d’une légèreté bienvenue. On le sent, le climat va s’assombrir et les tensions exploser. Employés non rémunérés, exploités, imam imposé puis au final licenciement des mécanos. Mao (nom de personnage certainement pas choisi au hasard) a tout pour être l’objet des plus vives révoltes. Un esprit malin qui cherche à désolidariser ses hommes pour mieux les manipuler. Dans ce rôle ambigu, Rabah Ameur-Zaimeche s’avère être un excellent acteur à la fois charmant et détestable.

Dernier Maquis

Quand la galère sociale s’opposent à des moments comiques (le passage du rat pour ne citer que celui-là) , quand la forme s’efforce de servir le fond , quand le réalisme se permet de s’évader vers l’onirisme : Dernier Maquis est une belle surprise, un vrai moment de cinéma , une œuvre humble et d’une belle force.

 

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