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Revenir sur un la carrière d'Alton Nehemiah Ellis à qui a rendu hommage dans un de ses dernier articles suite à sa disparitionen quelques paragraphes est une tâche impossible. Pensez-donc, pendant plus de quarante ans, sa
voix inimitable, nourrie au R&B et à
la Soul US, a enthousiasmé des centaines de
milliers d'amateurs de musique jamaïcaine dans le monde entier, enregistrant d'innombrables classique Ska, Soul, RockSteady et Reggae
Né le 1er Septembre
1940 à Kingston, Jamaïque, Alton Ellis grandi au coeur de Trenchtown, où il a essuyé les bancs de la Ebeneezer Boys' Town, excellant à la fois dans la musique et le sport, notamment le cricket, le tennis de table et la boxe. C'est avec la danse
qu'Alton se rapproche du monde de la
musique en participant à des concours locaux, mais la chant prend au fure et à mesure le pas sur ses jambes en particulier après avoir impressionner ses amis étudiants lors d'un concert au cour
duquel il repris une sélection de morceaux de Mario Lanza tirés de la bande son du film The Student Prince. Après avoir terminé ses études en 1955, Alton trouve du travail comme ouvrier sur un chantier à Stony Hill. Encouragé par ses collègues de travail, il auditionne pour le célèbre concours Vere John's Opportunity Hour, mais intimidés par la concurrence, dont
Jackie Edwards, Owen Gray et Lascelles Perkins, il se retire du concours. Il lui faudra 2 ans pour se décider à prendre la voie de la musique, relancé par l'ambition de son
ami Eddie Parkins, avec qui il forme le duo Alton &
Eddy. Il compose à cette période une ballade plaintive au sujet d'une certaine Muriel, titre faisant rapidement partie du répertoire du tout
jeune duo. Interprétant le morceau lors d'une audition pour le principal producteur local, Clement 'Coxsone'
Dodd, ce dernier s'impresse de les faire enregistrer au Federal Studio et sort leur premier 7'' sur son tout récent label Worldisc. Le titre cartone dans les charts locaux,
nous sommes en 1959 !
Après quelques temps passé sous l'aile
de Dodd, période pendant laquelle
sortent My heaven,
Lullaby angel, I Know it all, I’m never gonna cry et Yours, Alton & Eddy enregistrent une poignée de titres pour Vincent Chin de Randy’s. Alors que le duo remporte le premier du concours de
talents A star is born,
Perkins quitte l'île pour les USA. A Kingston, Alton se fait embaucher dans une imprimerie locale dont il est licencié après quelques mois,
son employeur voyant d'un mauvais oeil sa passion et son ambition pour la musique. Durant cette
période, notre chanteur enregistre quelques rares morceaux tel Now and fore ever pour Prince Buster ou encore Sands of the sea pour Mike Shadad
Ellis se trouve un
nouveau partenaire en la personne du talentueux John Holt, avec qui il retourne au Randy's Studio et enregistre pour Chin un
nombre conséquent de morceaux dont l'excellent Rum Bumper, Ska
beat ou Mouth a massie. Alors que son partenariat avec Holt s'avére de courte durée, déterminé à rester dans la musique, Alton forme alors un groupe vocal composé a ses prémices de son
frère Leslie, de Noël 'Scully' Simms, Baby G et Ronnie - deux de ses amis. Ils sont bientôt rejoint par Lloyd Charmers et Winston Jarrett The Flames commencent alors une relation très fructueuse avec le
producteur Arthur Duke Reid de
Tresure Isle qui débouche sur la sortie d'une série de bons titres anti rude-boy
(voyous de l'époque semant violence et terreur dans les rues et lors des soirées) dont en 1962 Dance crasher, puis Don’t Trouble People, Cry Tough, Blessings Of Love et The Preacher, morceaux tous composés par Ellis.
En 1966, le Ska
tent à évoluer vers un nouveau style dont Alton
Ellis va être à l'origine du nom par le biais d'un titre enregistré cette même année. Un soir en
studio, lors d’une session l'absence du bassiste oblige une
certain Jackie Mittoo à jouer la ligne de
basse lui-même. Sa main gauche ne pouvant pas suivre le rythme effréné du Ska, Mitto adapte donc un rythme plus lent au clavier, son instrument de prédilection. Présent ce soir là, Alton enregistre pour Duke Reid sur cette rythmique Get steady, Rock Steady, sorti sur le très rare
label yardie Trojan (à ne pas cofondre avec l'homologue UK au casque grec antique, l'empreinte de Trojan JA étant deux taureaux face à face surmontés d'une couronne que la maison britanique repris sur ses premiers pressage entre
1967/68) donnant son nom à cette
nouvelle mode, titre considéré comme le premier RockSteady.
Fermement établi comme l'un des chanteurs les plus
populaires de l'île, Alton se retrouve
malgré lui au milieu d'une véritable guerre que se
livrent Reid et Coxsone à son sujet. Si Dodd lui assure une tournée en Grande-Bretagne avec les Soul Vendors, Ken Boothe
et Owen Gray et une série d'enregistrements avec Mad, Mad, une magnifique version de Let Him Try de Rosco Gordon, le hit I Am Just A Guy et son plus gros succès
international I’m Still In Love [rythme sur lequel Althea & Donna vont faire le
planétaire Uptown Top Ranking],
ces deux derniers lui ayant été inspiré par la femme de sa vie Pearl à qui d'ailleurs il consacrera la chanson Pearl
(!!!) en 1969, il commet l'exploit d'enregistrer pour le Duke
foultitude de classiques tels All My
Tears (Come Rolling), Why Birds Follow Spring, superbe interprétation du néanmoins sublime Ain’t That
Lovin’ You (For More Reasons Than One) de Johnny Taylor, Willow tree ou encore La la means I love you
avec The Flames sur le rare label ducal
Supersonics sortent également Girl I’ve
Got A Date, qui à la fin de 1966 connait un grand succès se retrouvant en tête des charts de la radio nationale, Duke Of Earl [cover d'un titre néo-Doo Wop de Gene Chandler de 1962]...
A suivre...