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Le dénouement du scandale des infirmières bulgares: Une belle illustration de « l’esprit de famille » que peut (et doit) avoir l'Union européenne

Publié le 24 juillet 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com
EDITORIAL RELATIO par DANIEL RIOT: Sarkozy a raison : il fallait résoudre cette affaire ; c’est fait. Et bien fait. Huit ans et demi de cauchemars, d’injustices, de supplices, d’ignominie. Et un « happy end » qui fait plaisir à voir. L’heure n’est pas aux faux procès. Nombre de commentaires politiciens et mesquins sont même choquants. Et les spéculations faites sur les dessous de la « diplomatie familiale »de Sarkozy  illustrent surtout un conformisme et un conservatisme stériles. Le culte de l’anecdote, une forme de parisianisme très villageois d’une époque qu’on voudrait révolue…

Comme dit Jean-Dominique Giuliani : « ne boudons pas notre plaisir ». D’autant plus qu’en la circonstance, la France et l’Europe ont travaillé « la main dans la main ». Voir l’Elysée et la présidence de la Commission se retrouver, avec Javier Solanna,  sur la même longueur d’ondes est plutôt encourageant. La construction européenne est plus une affaire d’atmosphère constructive et de volontés additionnées et partagées que de formalisme protocolaire stérilisant. L’Union doit être une « famille » : c’était le but de Monnet et de Schuman. En l’occurrence, esprit de famille il y a eu. Les Bulgares sont les premiers a s’en féliciter. Puisse, cet esprit de famille se développer.

En termes de la presse « people », Cécilia tient la vedette. Logique. Elle se contente de sourire, et refuse de commenter ou de raconter quoi que ce soit. C’est tout à son honneur. Qu’elle ait associé la commissaire européenne, Bénita Ferrero-Walder à la phase finale de ces « négociations extrêmement difficiles » est plus que justice : cette Autrichienne qui a une excellente expérience diplomatique et affiche de belles qualités a beaucoup travaillé dans l’ombre, avec ses moyens,  pour obtenir   la libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien (qui a obtenu la nationalité bulgare).

Il est sûr que, psychologiquement, Kadhafi est plus réceptif à des contacts d’Etat qu’à des relations avec une Commission. C’est l’une des faiblesses de cette Europe qui n’est pas politique. Mais cette faiblesse devient force quand les Etats membres jouent le jeu : c’est ce qui a été fait. Tant mieux.

En revanche, Sarkozy (qui effectue un « voyage politique » aujourd’hui avec Kouchner à Tripoli) et Baroso commettent un « mensonge pieux » quand ils disent ne pas avoir payé un euro à la Libye. C’est formellement vrai : les affaires de « gros sous », de rançon, passent par la Fondation Kadhafi et le Fonds (très) spécial de Benghazi, non par l’Etat libyen. Mais personne n’est dupe : « le crime a payé », comme le souligne sur ce site Claude Moniquet.

A Tripoli, on ne se gêne pas pour clamer que « toutes les conditions mises ont été remplies ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Il a fallu payer « le prix du sang ». Estimation la plus crédible : 100 millions d’€ par enfant touché par le sida, sans compter le financement de travaux annexes mais lourds (orphelinat, routes, ...) et des aides diverses (éducation, culture, antiquité…) Qui paye ? Et qui paiera ?   

Mais cela ne se traduit pas qu’en espèces sonnantes et trébuchantes. Le prix le plus fort est politique, même si Sarkozy prend soin de ne pas lier ce qui va être conclu aux « conditions » posées par ce curieux Khadafi, chef terroriste devenu « fréquentable » :l’art de la diplomatie est d’abord le talent de se boucher le nez et de rendre sa mémoire très sélective… Il est vrai que ce prix politique est aussi un investissement.

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