Il gèle un peu à l'aube, les premières feuilles commencent à tomber, mais le soleil, lui, est bien là.
Il nous a accompagné hier tout au long de la journée et ce ne fut que du bonheur.
Depuis le temps que nous en rêvions, nous Ecaviens et Ecaviennes, de trouver le sésame qui allait nous donner enfin le bonheur de parcourir son petit royaume,hier, en fin de ce dernier après-midi de l'été, nous avons enfin eu le bonheur de nous y promener . Vous voulez voir? Oui? Alors suivez-moi.
Après une petite heure d'autoroute, vous arrivez dans la périphérie de Bruxelles.
Vous abandonnez votre voiture et, de suite, alors que vous marchez dans la rue, un petit quelque chose de particulier vient vous chatouiller les narines. C'est que ce quartier coquet a échappé aux tentacules dévastatrices de la cité, il y règne un petit air campagnard qui, ma fois, lui va très bien: ses maisons aux balcons fleuris, ses jardinets proprets, ses pelouses entretenues, ses cris d'enfants, le calme de temps à autre troublé par une voiture. Il a même sa chapelle, vous savez, ce petit espace de verdure avec deux bancs où viennent s'asseoir pour discuter les vieux et moins vieux du quartier ou ses amoureux.Très vite vous laissez voyager les yeux. Vous tentez de deviner où se cache le Pomonal. Derrière quelle maison se blottit-il, quelle haie a-t-il trouvée pour se mettre à l'abri et naturellement votre regard est attiré vers un écrin de verdure qui laisse entr'apercevoir quelques taches rouges ou orangées par ci par là. Vous comprenez que c'est là! Oui c'est là qu'il se cache.
Ici vous verrez la générosité de la terre. Cette terre que nous maltraitons si souvent. Cette terre qui n'arrête pas de nous envoyer des messages de détresse. Cette terre que nous harcelons, que nous détruisons. Cette terre sans laquelle nous ne serions rien. Cette terre qui n'est que don, partage et qui ne demande qu'à nous donner la vie. Heureusement de plus en plus de personnes commencent à ouvrir leurs yeux, à écouter ses messages. De plus en plus en ont assez de se laisser endormir par les berceuses ensorcelées de nos dirigeants politicomercantilstes. Nous voulons, pour nos enfants, une terre qui soit toujours aussi accueillante. Nous commençons à lutter pour le respect de cette nature si belle et généreuse dans laquelle nous ne sommes qu'un bien petit atome. Cette prise de conscience, nous la devons à des personnes comme Anne et José - entre autres- qui se battent quotidiennement pour le naturel, le vrai, le pur. A leur contact, mes idées sont devenues convictions. Je suis née dans la nature, mes grands-parents s'étaient laissés apprivoiser par elle. Depuis petite, je baignais dans ce respect inconscient, José m'a permis de retrouver des sensations que je n'avais plus connues depuis ma grand-maman cuisinière et mon grand-papa jardiner. Pour cela aussi, je voudrais te remercier José de faire tout ce que tu fais et surtout de nous le donner si généreusement à partager.
Ecouter José parler de ses aromatiques, de ses choux, de ses salades ( ses blondes paresseuses ci-contre), de ses plantes auxquelles il consacre tant de temps, l'écouter parler sans jamais se lasser car notre José , avec sa verve bien connue, nous parle surtout avec son coeur. C'est merveilleux de voir cette petite lumière qui fait pétiller ses yeux quand il soulève délicatement une grappe de tomates, quand il égrène une poignée de terre en vous expliquant pourquoi telle ou telle plante s'y plaît bien, quand il vous donne à goûter un de ses fruits, quand il vous mets en garde contre certaines variétés ou utilisations...José c'est tout cela mais c'est aussi cette petite flamme qui brille lorsqu'il nous parle d'Anne et de sa cuisine, elle qui sait si bien mettre en valeur les récoltes. D'ailleurs, c'est avec elle, sous une tonnelle, en dégustant une Kriek, vraie de vraie elle aussi, que nous terminerons cette visite de leurs "Jardins de Pomone". Au menu, de la tête pressée, le fameux Bloedpanch que nous avait déjà vanté Mark,
le non moins célèbre Ettekeis (toujours chez Mark), des préparations maisons: les fameux mini-pâtissons en pickels, des confitures, des gelées, des terrines, des...tomates, bref tout ce que leur jardin peut leur offrir.Il y a tant et tant de choses à dire encore
sur ces deux-là et leurs jardins
Mais allez donc faire une petite promenade dans leur univers
et vous comprendrez sans peine pourquoi
je suis très fière de les connaître
et de partager tant de moments de bonheur
avec eux.