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Being w. - dans la peau de George w. Bush

Par Rob Gordon

Being w. - dans la peau de George w. Bush

Ce n'est évidemment pas un hasard de calendrier si, quelques jours avant les élections américaines, sont sortis deux films effectuant le bilan des années Bush. Le président américain le plus moqué de l'histoire s'apprête en effet à tirer sa révérence après huit ans de bons (gloups) et loyaux (re-gloups) services rendus à sa patrie et à la planète toute entière. Trois semaines avant W., le film d'Oliver Stone, Karl Zéro et Michel Royer nous livraient leur vision à eux de ces deux mandats qui ont tant fait couler d'encre. Mais, déjà, le mot vision est de trop : confirmant leur habituelle absence de style et de partis pris tranchés, Royer et Zéro alignent les images d'archives avec une ferveur pas franchement communicative, illustrant tout cela par la magie de la voix d'un imitateur-narrateur. Ce procédé tenant davantage de la rétrospective que du documentaire n'a rien de vraiment cinématographique. Qui connaît bien le parcours de Bush Junior peut allègrement passer son chemin : il n'apprendra rien de neuf par ici.
Si Being W. est sans doute moins insupportable que Dans la peau de Jacques Chirac, Ségo et Sarko sont dans un bateau et Starko !, tous bâtis de la même manière, cela tient uniquement au fait que le personnage central n'est pas français. Conséquences directes : la voix off est immédiatement plus supportable, puisqu'on est moins réceptif à la qualité de l'imitation, et les images d'archives semblent moins éculées puisqu'elles ont été relativement peu utilisées dans les journaux français. Pour le reste, Being W. ne vaut pas mieux que les films précédents, notamment à cause de sa construction très schématique. Le début (entre dix et trente minutes selon le potentiel du sujet) constituent une sorte de bêtisier potentiellement drôle. Et c'est vrai que Bush possède un vrai talent comique (malgré lui ?). Puis, tremblez, Royer et Zéro nous annoncent que le clown a des responsabilités, et que la politique est trop grave pour être confiée à des rigolos. Pour la subversion et la finesse analytique, on repassera. Et on filera plutôt voir le film d'Oliver Stone, qui signe un joli réveil après quelques années de léthargie crasse.


4/10


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