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Adoption : une fantastique histoire d’amour

Publié le 25 juillet 2007 par Laurent Ballestra
Le jour tant attendu est arrivé, la petite merveille est là et avec elle débute une nouvelle vie. Parents et enfant se découvrent, les liens se tissent. Une relation familiale classique ?

"Une chose incroyable s’est passée : nous nous sommes sentis parents dans la seconde", se rappellent Philippe et Catherine. Cette phrase illustre à merveille le ressenti général lors de la première rencontre avec leur enfant. Oubliées les appréhensions ! Ils ont tant de choses à lui transmettre… Tout d’abord de l’amour. Ces enfants en ont un besoin hors normes. Qu’ils soient adoptés à 4 mois ou 5 ans, ils possèdent déjà une histoire marquée par l’abandon. C’est un lourd fardeau auquel le petit fait face, comme il le peut : en silence ou bruyamment. La première pierre de cet amour exceptionnel est d’accepter l’enfant comme il est, avec son histoire particulière qui se répercute inévitablement dans des domaines comme la santé et la vie quotidienne. Maïténa a adopté un bébé de 4 mois qui pesait 4 kg. Raphaël, une petite fille qui avait passé les 15 premiers mois de sa vie dans un berceau… Ces parents de coeur s’appliquent à rassurer l’enfant avec patience et respect de son vécu. Dans les années 40, il était de bon ton de cacher à l’enfant sa situation d’enfant adopté. Les choses ont bien changé, et les psy sont unanimes : il est indispensable de lui révéler ses origines et de les prendre en compte pour pouvoir l’accompagner dans la sérénité.

Quand et comment parler de son histoire ?
« Le plus tôt possible, conseille le psy Alain Meillan. Inutile d’attendre que l’enfant comprenne tout. » Différer cette conversation parfois difficile pourrait la faire virer en « révélation » déstabilisante. Les parents peuvent s’appuyer sur des histoires et des contes ou bien engager le dialogue sur interrogations enfantines – « J’ai été dans ton ventre ? ». Ils sont de mieux en mieux préparés à aborder le sujet : ils prennent des photos quand ils vont chercher l’enfant et s’appliquent à rester quelque temps dans le pays d’origine pour avoir le temps de connaître ses us et coutumes et ainsi enrichir son histoire. Ces enfants posent des questions précises, les réponses doivent l’être pour ne pas le noyer sous des informations qu’il n’a pas demandées… Faut-il tout lui révéler ? Quand les circonstances de l’abandon sont connues et tristes, la difficulté est croissante. Il s’agit de savoir ce que l’enfant est prêt à entendre et de trouver les mots. À cet égard, les associations d’adoption qui organisent des rencontres entre parents dans la même situation sont une aide précieuse.

Une adolescence sous contrôle

Pendant les premières années, les enfants mettent une énergie considérable à se conformer à l’image que les parents attendent. Ils possèdent une formidable envie d’aller de l’avant et de se construire une nouvelle vie, et cela aussi bien à 3 ans qu’à 7 ou 9. Pour une majorité des familles, ces années comme dans un rêve. Mais quelquefois, les petits s’adaptent superficiellement et ne s’autorisent pas certains sentiments tout à fait naturels comme la colère. C’est pourquoi le suivi par un pédopsychiatre peut être occasionnellement utile. Car si l’adolescence est un passage délicat pour tous, certains adoptés vivent cette période avec un peu plus de rébellion : en manque d’une partie de leur roman familial, ils mettent et les parents adoptifs à l’épreuve, et peuvent souhaiter retrouver ses parents biologiques.

Retrouver ses parents biologiques… ou pas

Le désir des enfants d’entreprendre ces recherches dépend de leur capacité à construire leur vie et leur raisonnement sur un point de fuite. Les uns n’y accordent aucune importance tandis que pour d’autres, ces recherches sont vitales. Le droit de connaître ses origines est reconnu dans la Convention des droits de l’enfant, ainsi que dans celle de La Haye. Dans un dossier accessible seulement à sa majorité, le jeune adulte peut trouver le nom de ses parents biologiques, des renseignements sur leur santé et les circonstances de l’abandon. La demande s’adresse au Conseil national pour l’accès aux origines personnelles ou au président du Conseil général. Cette démarche est difficile tant au niveau administratif qu’affectif. Que faire ? Les accompagner sans jamais rien faire à leur place…

A LIRE

« Parents de coeur, comprendre l’enfant adopté », Sherrie Eldridge, éd. J’ai Lu, 4,50 euros. Psychologue américaine adoptée, l’auteur aborde sans détours les souffrances de ces enfants et réponds aux interrogations les plus difficiles.

« Le guide Marabout de l’adoption », éd. Marabout, 15,95 ¤. Janice Peyré est présidente d’Enfance et Famille d’Adoption. Cette fédération regroupe 10 000 familles adoptives et adoptés majeurs. C’est à la lumière de leurs témoignages que cet ouvrage complet est réalisé pour accompagner les adoptants du premier désir de l’enfant de retrouver ses origines jusqu’à la constitution du dossier.

POUR RECHERCHER SES PARENTS…
Ministère de la Famille et de l’Enfance
8 avenue de Ségur
75350 Paris 07 SP
Tél. 01 40 56 72 17

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LES COMMENTAIRES (1)

Par fabienne G.
posté le 01 avril à 19:29
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Bonjour,

je voudrais signaler que si la mère s'y est opposée, l'enfant ne connaîtra jamais son nom. Le droit à connaitre ses origines n'est pas un principe reconnu en France. L'enfant pourra seulement être informé de certains éléments relatifs à sa conception par exemple, à sa naissance, aux circonstances de son abandon, à la profession de sa mère... enfin toutes les indications que la mère aura bien voulu laisser !! Mais si la maman préfère ne laisse aucune précision, l'enfant n'a aucun droit à connaître ses origines...au grand malheur de certains. Le secret des origines est encore enraciné dans le droit français alors que dans d'autres Etats, comme l'Allemagne et la Suisse, le droit à connaître ses origines est garanti par la Constitution. Un modèle à suivre peut-être....

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