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Vanité et despotisme : Ceridwen Dovey

Par Albrizzi
Le roman polyphonique est un exercice de haute voltige : si la combinaison des voix n’est pas juste, attention à la cacophonie. Il semble heureusement que Ceridwen Dovey maîtrise parfaitement les lois de l’harmonie. L’idée du livre est né au cours d’un projet de documentaire sur l’actuel président d’Afrique du Sud. Fascinée par les coulisses du pouvoir, la jeune femme se lance dans une fiction non plus sur la figure du Chef mais sur son entourage, ici le portraitiste, le cuisinier et le coiffeur. A la suite d’un coup d’Etat, les employés puis leurs femmes sont sommés de prouver leur innocence. Simples spectateurs ou complices ? A 28 ans, la Sud-Africaine scande à la perfection les lâchetés quotidiennes qui finissent en tragédie grecque.
Publié dans Femmes (numéro de novembre 2008)
Les liens du sang, de Ceridwen Dovey, traduit par Jean Guiloineau, Editions Héloïse d’Ormesson, 208 p., 20 euros.

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