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Pink Narcissus

Par Luc24

La critique  

Pink Narcissus

Un trip queer et culte

Il est beau, il est gigolo, il est seul dans son appartement, il s’aime. Pink Narcissus est le voyage au cœur des fantasmes gays d’un garçon à la plastique irréprochable. L’Antiquité, les matadors, le cuir , les pissotières…Ou comment explorer tous les clichés du désir homosexuel en 71 minutes de rêveries doucement trash…

Pink Narcissus

Pink Narcissus est un film culte pour bon nombre d’adeptes de la culture queer. La légende du film vient avant tout du fait que son auteur réalisateur, James Bidgood, ait signé le film « Anonymous ». Ainsi au générique de fin nous sommes amusés de lire : produit par « Anonymous », réalisé par « Anonymous », écrit par « Anonymous ». Pendant des décennies, tout le monde ignorera le nom du créateur de Pink Narcissus et les rumeurs les plus folles circuleront (Andy Warhol et Kenneth Anger seront notamment soupçonnés d’en être l’auteur). Pourquoi une telle curiosité ? Car Pink Narcissus est un film étrange, beau et fascinant qui est aussi une des premières productions du cinéma gay underground.

Pink Narcissus

Difficile de parler de scénario, on est là en plein trip visuel. Certains s’y ennuiront ferme et n’y verront qu’une succession de scènes esthéthisantes et kitsch. D’autres se laisseront porter, comme dans un Lynch, et seront bercés par les rêveries érotiques du jeune Bobby. Réalisé avec très peu de moyen (la majorité des scènes ont été tournées dans l’appartement du réalisateur), Pink Narcissus affiche une durée de tournage de sept ans. Et le résultat est assez sidérant. Une orgie de couleurs et de fantasmes sur une musique étourdissante signée Gary Goch et Martin Jay Sadoff. Trip muet et visuel, Pink Narcissus est aussi un hommage à l’expresionnisme allemand des années 20 et a marqué bien des générations d’artistes. On pensera en premier lieu à Pierre et Gilles dont le travail semble directement s’inspirer de l’imagerie gay et onirique du film de Bigdood. Pink Narcissus est donc au final une invitation au rêve, aux plaisirs masculins de la chair. A vous de voir si vous vous sentez d’y plonger sans retenue…

 

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