Magazine Beaux Arts

Penser avec les sens, sentir avec l’esprit (Biennale de Venise 6)

Publié le 25 juillet 2007 par Marc Lenot

à la Biennale de Venise jusqu’au 21 Novembre.

Pour terminer, un peu en vrac, les coups de coeur ici et là.

Les portraits de l’Irano-Américain Y.Z. Kami ont une présence assez exceptionnelle. Cette série s’appelle “à Jérusalem” : ces dignitaires religieux un peu flous en deviennent irréels, fantomatiques.

Le Ghanéen El Anatsui montre deux immenses rideaux (Dusosa) faits de débris, capsules de bouteilles et morceaux de papier aluminium chatoyants.

Dans le Pavillon de la Ville de Venise, de grands tableaux de Baselitz encadrent une composition ronde de Vedova et lui rendent hommage. A côté, de belles vidéos de Rebecca Horn et surtout de Marina Abramovic se peignant, Art must be beautiful, artists must be beautiful : souffrance et plaisir mêlés, obligation et jouissance; l’image émerge du flou, la chevelure, comme chez Jananne al-Ani est chargée d’une sensualité envahissante.

Dans le pavillon allemand, au milieu de l’installation gigantesque d’Isa Genzken et de ses cosmonautes, cette jolie petite tête de mort.

Et puis il faut aussi voir les Egyptiens et leur message d’humanité, les Polonais et les Roumains, qui, côte à côte, revisitent le passé et construisent un édifice à l’intérieur de leur pavillon même et la tentative de création d’un Yougomusée par Mrdjan Bajic. Yto Barrada montre des fleurs au milieu des gravats et des clandestins endormis dans les jardins de Tanger en les comparant aux canaris détecteurs de grisou dans les mines de charbon. China Tracy offre une oasis de fraîcheur, dans tous les sens du terme, tout au fond de l’Arsenal. Los Torreznos nous bombardent de mots. Au passage, on salue Philippe Thomas, Sol Lewitt, Tracey Emin et aussi Detanico & Lain.

Tant de choses à voir, tant de choses pas vues, trop vite vues, mal vues. Bonne visite !

Au Palais Grassi sont exposées quelques pièces de la collection Pinault. Est-ce dû à la profusion de la Biennale, à l’épuisement, à la chaleur ? J’en suis ressorti un peu frustré. Et j’ai manqué l’exposition de Jean-Hubert Martin au Palais Fortuny, qui, apparemment, vaut le détour.

Photos de l’auteur.


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